26 avril 2023 - 07:00
Hommes arrêtés pour violence conjugale
100 000 $ à Entraide pour hommes pour intervenir rapidement
Par: L'Oeil Régional
L’intervenante en matière de violence conjugale Audrey Lincourt, le capitaine de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent Francis Lepage et la directrice de l’organisme Entraide pour homme Geneviève Landry, les trois responsables du projet-pilote d’intervenant de proximité. Photothèque | L’Œil Régional ©

L’intervenante en matière de violence conjugale Audrey Lincourt, le capitaine de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent Francis Lepage et la directrice de l’organisme Entraide pour homme Geneviève Landry, les trois responsables du projet-pilote d’intervenant de proximité. Photothèque | L’Œil Régional ©

L’organisme Entraide pour hommes a reçu une subvention de 100 000 $ pour son projet d’intervenant de proximité, en partenariat avec la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent (RIPRSL). Le montant permettra de payer le salaire d’une intervenante et de développer la prochaine phase du projet qui vient en aide aux hommes arrêtés pour violence conjugale.
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Le montant a été annoncé lundi par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, et provient d’une enveloppe globale de 1,6 M$ visant le financement d’initiatives qui contribuent à rebâtir la confiance des victimes.

Depuis le printemps 2022, une intervenante de l’organisme Entraide pour hommes travaille au sein de la RIPRSL, dans le bureau de Belœil. Son rôle consiste à rencontrer rapidement les auteurs de violence à la suite de leur arrestation afin de les sensibiliser, les amener à reconnaître les gestes posés, les outiller pour changer leurs comportements et les orienter vers des services psychosociaux adaptés.

Beau succès

La présidente de l’organisme Entraide pour hommes, Geneviève Landry, s’est dite très heureuse de cette subvention.

Selon les données qu’elle a fait parvenir à L’Œil Régional, près de 60 % des hommes que l’intervenante réussit à joindre accepte de se confier. « Mon intervenante appelle entre 48 et 72 heures après l’arrestation pour […] offrir une intervention psychosociale, explique Mme Landry. Souvent, les hommes nous disent que ça leur fait du bien et que personne ne leur avait demandé comment ils se sentaient depuis leur arrestation. »

Certains de ces hommes sont suivis par l’intervenante pendant quelques rencontres, alors que d’autres sont référés à des ressources comme le CLSC ou l’Entraide pour hommes. L’organisme réussit donc à entrer en contact avec des hommes qui ne se seraient pas tournés vers l’organisme de façon naturelle, ou encore qui ne connaissaient pas son existence.

Depuis la mise en place du projet pilote, en mai 2022, plus de 275 dossiers ont été évalués. Pour Mme Landry, ce programme permet de réduire les méfaits et de soutenir des hommes afin de réduire le risque de récidive. Elle rappelle que dans bien des cas de violence conjugale, l’homme était connu des policiers.

La directrice souligne aussi que le ministère de la Justice s’est montré intéressé par le projet et qu’il sera probablement exporté dans d’autres régions du Québec. L’organisme aimerait aussi ajouter un volet accompagnement pendant le processus judiciaire, probablement en 2024. Souvent, les hommes se retrouvent pris dans le processus sans le comprendre, ou encore sans aide pour mettre en place des outils pour mieux respecter leurs conditions à suivre, comme de se tenir loin de la victime. « Nous souhaitons ajouter cette dimension pour offrir un soutien plus complet et efficace aux participants. »

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