Au cours des dernières années, Beloeil a changé, reconnaît le président du comité consultatif d’urbanisme (CCU) de la Ville de Belœil et conseiller municipal, Réginald Gagnon. « On vient de recevoir le dernier relevé du gouvernement. La population est maintenant de 24 000 personnes. Le village champêtre, il va falloir oublier ça. [C’est] une ville. »
Selon les données affichées sur le site Internet du répertoire des municipalités mis à jour par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, Belœil comptait 23 375 habitants. Cette donnée provient de l’Institut de la statistique Québec en 2018.
Au total en 2019, 954 permis et certificats ont été émis en 2019. L’ensemble de ces permis et certificats représentent des investissements de 90 820 731 $. Parmi les projets d’envergure, on retrouve la construction de l’entreprise Metalium dans le parc industriel, l’agrandissement de l’hôtel Rive-Gauche et le projet Le Victor sur la rue André-Labadie (voir autre texte).
« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le nombre, mais la valeur totale de ce qui a été émis. Le nombre de permis signifie que nos employés ont travaillé fort. La valeur, c’est ce qui compte quand on regarde la santé financière de la ville », affirme M. Gagnon.
L’année précédente, Belœil avait connu une année record en émettant 817 permis et certificats de construction en 2018, ce qui représentait des investissements de 180 M$. Cela comprenait notamment la construction du nouveau centre de distribution d’Exceldor de 35 M$ et de l’immeuble du groupe Réseau Sélection de 55 M$.
« C’est très très bien. C’est sûr que si on compare avec l’année dernière, on peut dire que c’est peu. Il faut faire l’exercice, je pense, sur une période de 10 ans et regarder ce qu’on a l’habitude de faire. 90 M$, c’est nettement mieux qu’une année moyenne. C’est sur qu’au lendemain d’une année record, c’est moins bon. Ça correspondait à nos attentes », souligne le conseiller municipal.
Les permis regroupent un peu de tout, ajoute-t-il, que ce soit du résidentiel, du commercial ou de l’industriel. « Dans le parc industriel, il commence à avoir moins de choses disponibles. Un ralentissement est à prévoir dans le parc industriel. Ça ne veut pas dire qu’il ne se passera rien, mais on s’attend à un ralentissement comparativement aux années records. Au niveau domiciliaire, je ne vois pas de changement à l’horizon. »
L’étalement urbain s’intensifie
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a publié des nouvelles données la semaine dernière confirmant que l’étalement urbain s’était intensifié au pourtour de la région métropolitaine ces dernières années.
« C’est certainement une préoccupation qu’on a à la Ville parce qu’on est régi par les règles de la CMM. On est contraint de faire de la densification, une densification qui est déjà visible dans les Bourgs de la Capitale. Il ne faut pas oublier que les terrains qui sont présentement construits ne résultent pas d’un [changement] de zonage récent. Dans cette perspective, il y a zéro terre agricole perdue récemment », estime M. Gagnon.
Selon le document de la CMM, les maisons individuelles ont représenté 30,7 % de l’ensemble des mises en chantier résidentielles entre 2013 et 2018 des municipalités de la MRC de la Vallée-du-Richelieu incluses dans la CMM. En 2019, la majorité des permis délivrés à Belœil en milieu résidentiel concernaient des maisons bifamiliales, multifamiliales ou en rangée.
« Dans la mesure où un projet [domiciliaire] est intéressant, la Ville n’a pas de raison de refuser. Si, effectivement, c’est conforme au schéma d’aménagement et au règlement de zonage de la Ville et de la MRC, que ça respecte les dispositions de la CMM au niveau du nombre d’habitations à l’acre, il n’y a pas de raison qu’on ne délivre pas de permis », mentionne le président du CCU.
« [Ce qui est considéré intéressant], c’est une valeur très subjective. Il y a des gens qui sont contre n’importe quel projet. D’autres qui sont pour n’importe quoi. Il s’agit de trouver un équilibre. Dans les Bourgs de la Capitale, les règles sont établies entre le promoteur et la Ville, en tenant compte des orientations de la CMM, il n’y a pas de mauvaises surprises. […] Habituellement, les projets qui dérangent ont besoin de modifications réglementaires. C’est là que la Ville a un pouvoir de négocier pour un meilleur projet. »