Cette cueillette s’est faite dans la joie et la bonne humeur. Les tout-petits, déguisés en superhéros, en princesses ou autres bestioles funestes ont pu célébrer à l’abri du vent et de la pluie qui auraient pu faire en sorte que la fête tombe à l’eau. De nombreux parents ont signifié leur gratitude aux élus municipaux qui ont pris le leadership de reporter la cueillette des friandises. Merci pour vos bons mots. D’autres personnes n’en démordent pas. « On ne reporte pas l’Halloween! Mais quelle génération d’enfants sommes-nous en train de créer. » Il est pour le moins étonnant de constater l’intensité des réactions, la polarisation du débat et surtout l’ampleur démesurée de la couverture médiatique considérant les enjeux d’autant plus importants auxquels notre société est confrontée. Il y aura sans doute des thèses sociologiques sur ce sujet dans les prochaines années. Mais pourquoi donc cette décision de plusieurs municipalités? D’abord, il faut comprendre que la sécurité des citoyennes et des citoyens est une responsabilité municipale. Pensons aux policiers et aux pompiers qui patrouillent les rues le soir de l’Halloween pour veiller à ce que tout se passe sans incident. Ensuite, la météo. Bien qu’imparfaites, les prévisions météorologiques étaient, il faut l’admettre, plutôt inquiétantes pour le soir du 31 octobre. La quantité de pluie prévue et la vigueur des vents annoncés étaient exceptionnelles. Alors, à quoi servent donc les élus, vos représentants, si ce n’est que pour prendre des décisions à la lumière des informations dont ils disposent et qu’en plus, il s’agit d’une question de sécurité qui concernent vos enfants? « Oui, mais dans notre temps, on passait l’Halloween sous la neige et la pluie. On n’est pas fait en chocolat! » Voilà l’essentiel de la réponse; la société change. Auparavant, nous n’avions pas les outils de communication permettant de rejoindre la population dans un très court délai. Maintenant, c’est possible. Dans ces circonstances, n’est-il pas légitime de lancer un appel à tous, juste pour rendre la fête plus agréable? Il semble que le gros bon sens nous amène à la conclusion que de reporter la fête de quelques heures était sage et raisonnable. Oui les temps changent, il faut bien s’en rendre compte. Et c’est pour le mieux.
Martin Dulac
Maire de McMasterville