Malgré les embûches, le maire de Mont-Saint-Hilaire Yves Corriveau dresse un portrait très positif de la première moitié de son deuxième mandat, s’appuyant notamment sur de nombreux projets réalisés depuis novembre 2017.
« Aux élections de 2017, un citoyen m’a dit qu’il n’avait jamais vu la ville de Mont-Saint-Hilaire aussi belle. Nous voulions créer du mouvement, et c’est ce que nous avons fait et que nous continuerons de faire. Le marché public a connu un succès fou. De plus, ça a bougé beaucoup à côté de l’hôtel de ville avec [la création] du pavillon Isaac-Vandandaigue, lance M. Corriveau. De plus, dans notre premier mandat, nous avons planifié le développement; maintenant, on le fait. Il faut savoir qu’ici, on a de petites équipes. Quand on fait une chose, on ne peut en faire une autre en même temps. »
Le maire est fier de l’instauration d’une taxe spéciale pour les travaux de resurfaçage des rues instaurée au budget de 2018 et dont le taux devrait atteindre quatre sous par tranche de 100 $ d’évaluation foncière en 2020. « Il y avait tellement de retards dans nos infrastructures que nous ne savions plus où donner de la tête. Ça nous a permis d’aller chercher les sous pour effectuer le rattrapage souhaité, renchérit Yves Corriveau. En deuxième lieu, je suis fier du renouvellement de notre politique culturelle qui nous permet de doubler les subventions aux organismes. En troisième lieu, il y a la création de la régie régionale des incendies qui a eu impact important pour le service à la clientèle. »
Parmi les autres faits saillants soulignés par le premier magistrat, on retrouve l’ouverture des bureaux de l’hôtel de ville le mardi soir, ouverture qui a profité à plus de 100 citoyens, et la réduction de la dette qui est passé de 43 M$ à 34 M$ en deux ans.
Encore beaucoup de travail à faire
D’ici les prochaines élections municipales, il reste encore de gros dossiers à mener, dont celui de la rue Saint-Georges qui dépendra de la décision du juge en novembre 2020. Yves Corriveau demeure confiant de l’issue du procès et estime que la Ville a fait les choses correctement. « Il y a aussi le dossier de la zone A-16 dont la fin est extrêmement attendue par les citoyens. Je suis convaincu qu’il y aura une conclusion heureuse. Il y a aussi d’autres projets de développements comme le terrain de l’ancien camping. »
Sur un plan plus pratique, le maire a bien hâte que la Municipalité ait mis en place un système adéquat de requêtes pour les citoyens. « C’est peu utilisé, mais ça ferait toute la différence pour les employés et les élus pour le suivi des dossiers amenés par les citoyens », ajoute-t-il.
À mi-chemin de son programme
Yves Corriveau s’est aussi prêté à l’exercice d’identifier les engagements de sa plateforme électorale qui ont été réalisés. Sur 43 « promesses », le maire estime avoir tenu 24 d’entre elles. Certaines réalisations ont été modifiées par rapport à l’idée de départ. La Ville avait promis d’offrir la gratuité du transport public pour les adolescents et les aînés, mais l’a finalement offert à toute la population. De plus, la Municipalité a décidé d’organiser une matinée pour ainés, au lieu de tenir un salon thématique.
Plusieurs engagements devraient se concrétiser par des annonces concrètes en 2020 comme l’allocation d’un budget pour les projets et les initiatives citoyennes, l’aménagement d’un parc central dans la Pommeraie, l’amélioration des terrains de tennis ainsi que la mise en place d’un budget participatif. D’autres projets sont en court l’élaboration dont la politique d’agriculture urbaine. Le seul secteur où aucun engagement n’a encore été mis de l’avant est celui des commerces et des industries alors qu’Avenir Hilairemontais voulait bonifier la carte citoyenne pour encourager l’achat local, créer un comité du développement commercial et industriel ainsi que favoriser un regroupement de commerçants. « Ce sont des choses qui seront à discuter », ajoute le maire Yves Corriveau. Ce dernier mentionne de plus que seule l’idée d’un piano public a été abandonnée complètement.
« Je suis très fier du conseil qui n’a pas hésité à mettre les budgets pour les différents projets. Est-ce qu’on va réaliser 100 % de nos engagements? Je dirais que non, mais le but est d’en réaliser le plus possible. Nous étions audacieux au départ avec notre programme. »
Incertain de son avenir politique
Le maire de Mont-Sont-Hilaire reconnaît que la dernière année a été épuisante et éprouvante. Les derniers mois ont notamment été marqués par le départ de cinq conseillers de son parti à la suite du projet controversé de jumelage au Burundi. M. Corriveau ignore pour l’instant s’il sollicitera un troisième mandat aux prochaines élections municipales.
« J’ai eu quelques problèmes de santé. D’ici un an, je devrais avoir terminé la réflexion », ajoute l’élu. Ce dernier admet que cet été, au cœur de la tempête politique qui a secoué le conseil municipal, il s’est demandé à un certain moment s’il ne valait pas mieux pour lui de quitter. Il a retrouvé par la suite le désir de rester jusqu’en fin de mandat, et ce, en dépit du fait que cinq conseillers sur six aient demandé sa démission. « J’ai été beaucoup affecté par ce qui s’est passé. Mais ce qui m’a aidé à vouloir continuer, ce sont les encouragements des citoyens. Il n’y a pas une journée qui passe sans que je n’en reçoive. »
Yves Corriveau ne se dit pas inquiet pour la suite des choses et l’avancement des dossiers, même s’il doit composer maintenant avec des conseillers indépendants. « Quand tout le monde est de bonne foi, ça va bien. »
Un parti toujours en vie
Bien qu’il soit le seul membre élu restant d’Avenir Hilairemontais, il tient à maintenir en vie le parti. « Si on dissout le parti, l’argent doit être remis à la Ville. Si je ne reste pas, quelqu’un pourrait décider de reprendre le flambeau et ça prend des fonds pour mener une campagne électorale. »
À la suite des événements de cet été, Yves Corriveau a recruté deux nouvelles personnes pour occuper au sein de l’organigramme du parti les postes de dirigeant qui ont été nommés les 13 et 17 août. Sa conjointe est aussi devenue le 2 mai dernier la nouvelle agente et représentante officielle du parti. Son précédent agent a dû démissionner afin de s’occuper de la campagne de la candidate libérale aux dernières élections fédérales dans Belœil–Chambly, Marie-Chantal Hamel.
Une autre leçon
Yves Corriveau tire aussi une leçon de l’autre dossier qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois, le projet de la rue Saint-Georges articulé autour du déménagement dans le secteur du Marché Pepin IGA. « À l’avenir, ce sera au promoteur de vendre son projet auprès de la population et non pas à la Ville. Il va le présenter aux citoyens et nous on va écouter et prendre des notes », ajoute-t-il.