Pour un deuxième été, la patrouille verte de la MRC Vallée-du-Richelieu a sillonné les municipalités de la région pour inspecter les bacs de recyclage et d’ordures. Parmi les 1997 bacs de recyclage inspectés, 39% étaient contaminés par des matières non acceptées et 12% étaient mal placés.
Ce constat témoigne de la nécessité de mieux informer la population à l’importance du recyclage, croit la porte-parole de la MRC Émilie Proteau-Beaulieu. «Éventuellement, si aucune amélioration n’est notée, l’avenue d’un encadrement réglementaire pourrait être prise en considération.»
Le dépôt de matières inappropriées au recyclage entraîne un délai supplémentaire de traitement au centre de triage. Les matières contaminées peuvent également en contaminer d’autres, augmentant le taux de rejet et diminuant le montant relié au régime de compensation pour les municipalités explique Mme Proteau-Beaulieu.
Le rapport de la patrouille verte démontre également que les poubelles inspectées étaient plus souvent remplies à moins de la moitié, alors que l’inverse a été observé pour les bacs de recyclage. La MRC croit que cette donnée peut témoigner d’une tendance vers le recyclage plutôt que l’élimination.
Performances inégales
Les patrouilleurs ont inspecté près de 70% des bacs dans les résidences ciblées. Les secteurs avaient été désignés par la MRC parce qu’ils étaient problématiques ou en fonction des statistiques de l’info-collecte.
Les résidents de McMasterville ont nettement amélioré leurs habitudes de recyclage. Alors que 56% des bacs inspectés en 2015 étaient contaminés, cette proportion diminue à 36% pour 2016. À l’inverse, les citoyens d’Otterburn Park font piètre figure, alors que le pourcentage de bacs de recyclage contaminés dans cette municipalité est passé de 40% à 50% cette année. La MRC ne pouvait expliquer ces différences.
La porte-parole d’Otterburn Park, Stéphanie Julien, croit toutefois que les données disponibles ne suffisaient pas à qualifier la performance de la municipalité, puisque l’échantillonnage de 186 bacs est petit comparé aux 3000 bacs que compte le secteur. «Le secteur choisi est possiblement différent, la population ciblée a peut-être des habitudes de contamination au-dessus de la moyenne», explique-t-elle.
Des résidus verts aux ordures à Beloeil
Les patrouilleurs se sont également intéressés aux ordures ménagères. Pas moins d’un bac sur quatre contient des matières refusées. Les patrouilleurs ont noté la présence de matières recyclables, de matériaux de construction secs et des résidus verts. La MRC espère que l’ouverture de l’usine de biométhanisation, prévue pour 2018, conscientisera davantage les citoyens au compostage.
Beaucoup de résidants ont d’ailleurs exprimé une difficulté d’accès pour les matériaux de construction, les branches et les résidus domestiques dangereux. «Les points de service pour cette catégorie de matières sont présentement sous la responsabilité des municipalités. Seulement quelques-uns de ces points de service prennent complètement en charge les matériaux de construction. La MRC étudie actuellement la possibilité de prendre en charge les services d’écocentre.»
À Belœil-Nord, 43% des ordures contenaient des matières refusées. La patrouille verte explique cette différence par une présence importante de résidus verts, malgré que Belœil organise une collecte de ces résidus aux deux semaines en période estivale.
En plus des efforts de communications déjà déployés pour informer les citoyens sur les collectes, la porte-parole de Beloeil, Caroline Nguyen Minh, soutient toutefois que la Ville souhaite bonifier la section dédiée aux matières résiduelles sur son site web. La patrouille verte de Belœil sera également active sur une plus longue période dès l’an prochain pour informer les citoyens.