24 janvier 2024 - 07:00
« À part »
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Il fallait s’attendre à un retour en questions sur le budget de Belœil en séance publique lundi soir. Après une année sans hausse moyenne sur le compte de taxes résidentiel et une précédente avec une légère hausse, le bond de 10,68 % « frappe l’imaginaire ». Certes, le taux reste peut-être compétitif vis-à-vis les villes voisines, comme se plaît à mentionner la mairesse Nadine Viau, mais ça ne justifie pas la gymnastique argumentaire qui entoure la discussion.

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On maintient encore le même discours à la Ville : le compte de taxes des citoyens n’a monté en moyenne que de 4,8 % environ, car la balance du 6 % provient en réalité de deux taxes spéciales (infrastructures et voirie). Je comprends le point; tout le monde le comprend. Mais cessons de nous faire croire que ça ne se reflète pas par une hausse globale de 10,68 %.

La mairesse nous explique que les besoins sont criants en matière de sports, de loisirs, d’infrastructure et autres et que ces réserves devenaient nécessaires. Bien d’accord, comme je le rapportais en décembre dernier. C’est peut-être le meilleur outil financier disponible. Mais ça vient des poches des Belœillois, peu importe la façon qu’on a d’aligner les colonnes comptables ou de nommer ces revenus. Et c’est là où ça devient limite insultant de nous dire que ça ne compte pas vraiment. On nous donne même en exemple que c’est le même principe que d’économiser pour faire réparer son toit ou vouloir planifier un voyage et qu’il faut s’y prendre d’avance. Oui, encore une fois. Mais quand je paye un voyage, je ne dis pas à ma blonde que dans le fond, ça ne fait pas partie de mon budget courant, parce que c’est « à part ». Je lui dis qu’on va mettre de côté 30 $ par semaine pis qu’on va peut-être réduire le resto!

D’ailleurs, la Ville a présenté lundi un tout nouveau document pour nous expliquer le fonctionnement du budget et décortiquer ces deux nouvelles réserves foncières. Et bien, trop peu trop tard. C’était avant, au moment de la tenue d’un registre, qu’il fallait faire la publicité.

On nous répond que tout a été fait dans les limites de la loi. Oui, mais on a manqué d’imagination pour communiquer l’info à la population. Quand on sait que la page Facebook de la Ville est suivie par 11 000 personnes, une seule publication aurait pu permettre de mieux diffuser l’info. La Ville met plus d’efforts à diffuser les signataires du livre d’or que pour publiciser deux réserves foncières de plusieurs millions de dollars.

Et faudrait aussi me lâcher la comparaison avec les villes avoisinantes. On a beau prétendre que le taux est encore compétitif vis-à-vis les villes limitrophes, je m’en balance. Comparer une ville comme Belœil, avec un parc industriel et une offre commerciale importante, à un gros « village » comme Otterburn Park, ce n’est pas très honnête d’abord. Et de deux, ce n’est pas le point. Le point, c’est qu’en période d’élection, on nous disait que ça serait zéro augmentation et la réalité, c’est que ce n’est pas ça. Et quand on dit que la hausse se situe sous la hausse de l’IPC (indice des prix à la consommation) d’environ 5 %, c’est seulement si on n’écarte les deux taxes spéciales du calcul. Je m’excuse, mais on ne peut pas les écarter du budget, sauf en faisant de la gymnastique mentale et comptable très créative.

Maintenant, qu’on assume la hausse et qu’on passe à autre chose.

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