En fait… ça me va en partie. Ça me va si j’ai un vrai choix. Dans mon cas, je dis que je fais le choix de ne pas prendre le transport collectif. Oui et non. Vivant en milieu rural, je n’ai pas accès facilement au transport collectif. La voiture s’impose donc, faute d’options. On pourrait dire que j’ai choisi de vivre loin des centres urbains, et je répondrais qu’en partie, oui. Mais c’est aussi une question de finances : c’est plus abordable en périphérie pour loger sa famille. Mais c’est un autre débat.
En même temps, je ne paie pas de taxe supplémentaire sur les transports en commun, parce que mon village n’est pas membre de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Car toutes les villes membres doivent non seulement payer une cotisation annuelle, mais leurs résidents doivent aussi jongler avec une immatriculation plus chère depuis le 1er janvier pour financer le transport collectif.
Revenons au choix. Si j’habite Laval, l’option du transport en commun existe. Si j’étais lavallois et que je décidais de prendre ma voiture, je serais très à l’aise pour payer une taxe supplémentaire afin de financer le transport collectif, même si je ne l’utilise pas. Mais si je vis à Belœil, mes options sont déjà plus limitées. Et à Saint-Jean-Baptiste, elles sont pour ainsi dire nulles. C’est pour ça qu’en mai 2024, les quatre représentants de la Couronne Sud (sur 28 représentants) au sein de la CMM ont voté contre la hausse de la taxe sur l’immatriculation à 150 $. Pas en opposition au transport collectif, mais parce qu’ils dénoncent une contribution disproportionnée pour des services vis-à-vis une ville comme Montréal.
Dans le cas de Saint-Jean-Baptiste, c’est encore plus criant. D’où la sortie publique de ses élus cette semaine. Oui, la municipalité tire quelques avantages d’être membre, comme l’accès à certains fonds ou le partage de coûts. Mais avec une contribution annuelle de 68 000 $ et une petite démographie, son poids décisionnel est quasi nul. Elle doit pourtant vivre avec les décisions de la CMM, notamment les contraintes plus sévères en matière de développement résidentiel et commercial qu’impose le Plan métropolitain d’aménagement et de développement, par exemple.
Donc, pas surprenant que parmi les actions envisagées, on retrouve l’idée d’essayer de se retirer de la CMM. Difficile de ne pas se ranger de leur côté. Maintenant, est-ce que c’est possible? Je ne sais pas. Se retirer nécessiterait une modification législative de la Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal par les élus provinciaux. Et depuis la création de la CMM, aucune ville ne l’a quittée. Mais bon, ce genre d’étude pourrait peut-être aussi servir de levier pour négocier.
Mais en attendant, les résidents de Saint-Jean-Baptiste devront sortir leur chéquier!