Gendron a développé une dépendance à l’alcool très jeune. Au fil des années, Gendron a fait des thérapies et des rechutes. Il aurait fait une rechute le 11 juillet au terme d’un «party de bureau» sur le bateau de son employeur. Dans la semaine précédant la mort de la victime, il pouvait boire jusqu’à deux caisses de 24 par jour. La situation du 11 juillet aurait provoqué la colère de sa conjointe, qu’il décrivait comme explosive. S’est ensuivie une querelle le soir du 24 juillet où Cheryl Bau-Tremblay a appelé le 9-1-1 et Gendron avait quitté la maison du couple à Belœil avec son fils, provenant d’une autre relation, pour aller coucher à l’hôtel. La femme était ensuite allée chez sa sœur à Magog.
Au retour de Mme Bau-Tremblay, le 1er août, une autre querelle a éclaté, laquelle se serait éventuellement conclue par le décès. «Je me suis “enfargé” dans un sac, en même temps que je la tenais avec le bras dans les airs, pour ne pas qu’elle me lance l’ostie de bouteille. Pis ça a comme choké», a témoigné Alexandre Gendron. Il aurait ensuite lancé sa copine sur le lit. Elle serait ainsi rebondie et tombée par terre sur le plancher de bois franc. Alexandre Gendron avait ensuite caché le corps dans un sac de couchage et dit ne pas l’avoir enterré par respect.
Au moment de mettre sous presse lundi, le procureur de la Couronne, Me Pierre Goulet, n’avait pas terminé son contre-interrogatoire, qui devait se poursuivre mardi.
Preuve de la Couronne close
Le témoignage d’Alexandre Gendron marquait le début de la présentation de la preuve de la défense, assurée par Me Guy Quirion. Avant que Gendron ne prenne la parole, le dernier témoin de la Couronne, Frédéric Martel, ancien voisin de cellule d’Alexandre Gendron, a subi son contre-interrogatoire.
Martel, qui a plusieurs antécédents judiciaires à son dossier, avait raconté la semaine dernière au jury que Gendron lui avait avoué avoir tué sa copine pour s’éviter de nouveaux troubles avec le bébé à venir. L’accusé avait eu beaucoup de problèmes pour la garde de son premier enfant après sa séparation avec la mère.
La Couronne a également fait témoigner durant le procès plusieurs policiers, la mère et la sœur de la victime, l’employeur d’Alexandre Gendron, un expert en biologie judiciaire ainsi que le pathologiste judiciaire qui a affirmé que la victime serait morte asphyxiée par strangulation, soit étranglée par des mains, sans exclure d’autres causes. En plus, il y a eu l’écoute de la déclaration de plusieurs heures de Gendron aux policiers ainsi que des appels 9-1-1 et aussi la lecture de messages texte.
Rappelons que le jury doit en principe déterminer si l’homme est coupable de meurtre au deuxième degré ou d’homicide involontaire.