22 juillet 2024 - 05:00
Amer Rust : faire dans la dentelle avec de l’acier
Par: Olivier Dénommée
Si le médium principal d’Amer Rust demeure en deux dimensions, comme en arrière-plan, il présente à la Maison Paul-Émile-Borduas une série de petites sculptures, aussi en acier.
Photo François Larivière | L'Œil Régional ©

Si le médium principal d’Amer Rust demeure en deux dimensions, comme en arrière-plan, il présente à la Maison Paul-Émile-Borduas une série de petites sculptures, aussi en acier. Photo François Larivière | L'Œil Régional ©

L'artiste hilairemontais Amer Rust pose devant « Les repentirs », une œuvre créée à partir de neuf anciennes créations dont il n'était pas entièrement satisfait.
Photo François Larivière | L'Œil Régional ©

L'artiste hilairemontais Amer Rust pose devant « Les repentirs », une œuvre créée à partir de neuf anciennes créations dont il n'était pas entièrement satisfait. Photo François Larivière | L'Œil Régional ©

Arrivé à Mont-Saint-Hilaire au début de la pandémie, l’artiste Amer Rust se fraie un chemin parmi la grande communauté artistique de la région, multipliant les expositions pour montrer son art peu conventionnel, lui qui utilise comme matériau de base l’acier. Une de ses expositions en cours est à la Maison Paul-Émile-Borduas de Mont-Saint-Hilaire, où il présente jusqu’au 25 août De dentelle et d’acier.

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Ayant travaillé dans les domaines de l’imprimerie et de la transformation des métaux, l’artiste autodidacte a su mettre à profit ses talents pour se mettre à créer un art comme on en voit peu dans la région, utilisant l’acier comme canevas sur lequel il applique diverses techniques de gravure et d’oxydation. Le nom d’artiste Amer Rust s’est d’ailleurs rapidement imposé de lui-même lorsqu’il s’est lancé dans ce projet, un rêve qu’il traînait en lui depuis l’enfance.

« Le cœur de mon travail, c’est les oxydations, découvrir les nouvelles couleurs que je peux obtenir avec l’acier, les nouvelles textures… Je fais de la recherche chaque année là-dessus et j’ai fait de belles découvertes avec la transformation de la matière en général », résume Amer Rust au sujet de sa démarche. Ses techniques d’oxydation se sont peaufinées au fil des années et les gravures se sont ajoutées un peu plus récemment, donnant davantage de relief à ses créations récentes.

Les œuvres actuellement exposées à la Maison Paul-Émile-Borduas, dans le cadre de l’exposition De dentelle et d’acier, mettent de l’avant des motifs de tapisseries, d’étoffes ou de tapis, une série qui offre un contraste frappant entre la délicatesse des gravures et le côté très industriel de l’acier. Quant au choix des titres pour ses créations, ils sont volontairement très techniques. « Généralement, le titre est deux lettres suivies d’un numéro. Pour les lettres, je m’inspire du tableau périodique et j’utilise mon propre code, suivi d’un numéro chronologique. Ça ne dit pas au public comment interpréter mes œuvres, mais ça les informe de la série dont elles font partie et de leur ordre chronologique. » Il laisse ainsi « libre cours » au public qui peut interpréter ses œuvres comme il le souhaite. Cela laisse aussi souvent place à de véritables coups de cœur, même si les acheteurs des œuvres d’Amer Rust ne sont pas toujours capables de trouver les mots pour expliquer pourquoi ils aiment une œuvre plus qu’une autre.

Des miracles

La création d’une seule œuvre se fait en environ trois semaines, mais Amer Rust travaille généralement sur un lot d’une dizaine d’œuvres en même temps. « Mais sur une batch de 10 œuvres, il y en a souvent deux ou trois où je vois des réactions chimiques sur lesquelles je n’ai aucun contrôle et que je n’arriverais pas à reproduire même si je le voulais. Je les appelle mes miracles », commente l’artiste. Comme son atelier n’est pas un environnement contrôlé comme un laboratoire, le moindre paramètre peut influencer le résultat de l’oxydation sur ses créations, donnant des variations dans les couleurs, les textures et le relief qui rendent chaque œuvre unique.

Le format habituel d’Amer Rust est le carré, mais l’Hilairemontais a récemment commencé à créer sur des rectangles d’acier, ce qui donne une autre esthétique à son art, laissant les motifs « respirer davantage », puisqu’ils ne couvrent qu’environ la moitié de l’œuvre. Ce succès l’amène à songer à créer plus souvent sous ce format à l’avenir. Une autre œuvre risque de retenir l’attention à l’exposition De dentelle et d’acier : « Les repentirs », qui est en fait neuf œuvres passées que l’artiste a décidé de retravailler pour en donner une grande de 60 pouces sur 60 pouces.

De plus, Amer Rust a fait une incursion dans les sculptures, aussi en acier, qu’il présente dans le cadre de son exposition à Mont-Saint-Hilaire. S’il admet avoir aimé son « aventure » de la sculpture, il continue de se concentrer principalement sur ses œuvres en deux dimensions.

L’exposition De dentelle et d’acier est présentée à la Maison Paul-Émile-Borduas jusqu’au 25 août, et il sera possible de rencontrer Amer Rust à deux reprises, les dimanches 28 juillet et 18 août, de 14 h à 16 h.

D’autres expositions dans la région

Il est possible de voir l’artiste jusqu’au 26 août avec l’exposition cAMERa au Centre culturel et communautaire de la Pointe-Valaine à Otterburn Park. Il sera aussi présent à l’événement Couples Artistes au Manoir Rouville-Campbell, du 30 août au 1er septembre, et exposera à la bibliothèque municipale de Belœil d’autres œuvres sous le thème Érosion à partir d’octobre.

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