L’ouvrage démarre en 1909 avec le tout premier entraîneur-chef, Jack Laviolette, et nous amène jusqu’à aujourd’hui avec Martin St-Louis, l’homme à la barre du Canadien. Le livre ne laisse personne de côté : Babe Siebert, mort noyé avant de diriger un seul match; le directeur général Bob Gainey descendu de la passerelle deux fois pour redresser la barque temporairement de même que Randy Cunneyworth qui n’a occupé la fonction qu’à titre intérimaire.
André Duchesne discute aussi de quelques entraîneurs adjoints dont leur travail et de leur dévouement qui ne pourra jamais être remis en cause, dont le dévouement de Jacques Laperrière, qui a été longtemps dans le giron des Glorieux.
Formé en histoire, André Duchesne signe ici son quatrième ouvrage. Il a écrit Le 11 septembre et nous (2006) et La traversée du Colbert : De Gaulle au Québec en 1967 (2017) aux Éditions du Boréal, ainsi qu’Un siècle de hockey à La Presse (2008) aux Éditions La Presse.
À l’instar de ses autres ouvrages, l’auteur essaie de sortir des sentiers battus et présente un élément nouveau dans Derrière le coach. « Je m’intéresse à l’histoire derrière l’histoire. Et chaque point de départ est différent pour chaque entraîneur », raconte le journaliste.
Ce dernier reconnaît qu’il a été difficile de trouver du contenu inédit pour les deux plus récents entraîneurs-chefs, Dominique Ducharme et Martin St-Louis. Mais il se rattrape énormément chez les autres. « L’histoire de Léo Dandurand est intéressante. C’est un homme d’affaires qui a été propriétaire du Canadien. […] L’une de mes histoires préférées est celle qui a permis à Alain Vigneault de revenir derrière un banc plusieurs années après son congédiement par le Tricolore, grâce à une entrevue radio avec Ron Fournier. »
La préface a été signée par l’ancienne entraîneuse de l’équipe nationale féminine Danièle Sauvageau qui a dirigé les siennes vers la médaille d’or aux Jeux olympiques de Salt Lake City.
Une deuxième incursion dans le hockey
André Duchesne avait passé à travers 100 ans d’archives sur le Canadien pour l’écriture d’Un siècle de hockey à La Presse. Il a gardé des souvenirs de ce rigoureux travail de recherche et a voulu approfondir le sujet des entraîneurs du Canadien. C’est à l’automne 2019 qu’il a fait le pitch du livre à son éditeur et entamé ses recherches. Pour écrire son livre, il a fouillé diverses biographies, articles de journaux, divers sites internet et des documents audiovisuels. Il a aussi réalisé plus d’une vingtaine d’entrevues, avec entre autres quatre entraîneurs-chefs du Canadien. « Ce n’était pas nécessaire d’interviewer tous les coachs encore vivants pour avoir une diversité dans l’ouvrage. À titre d’exemple, j’avais beaucoup de matériel sur Scotty Bowman. Un que j’aurais aimé avoir en entrevue est Randy Cunneyworth. La partie la plus difficile a été d’écrire sur Jimmy Gardner, entraîneur de 1913 à 1915, car il y avait peu d’informations sur lui. »
André Duchesne s’est aussi entretenu avec des proches des coachs disparus et des personnalités du monde du hockey, notamment l’ancien arbitre de la Ligue nationale de hockey Ron Fournier et l’ancien porte-couleur du Tricolore Donald Dufresne.
L’auteur a apporté les dernières touches à son manuscrit l’été dernier avant de le voir aboutir sur les tablettes le 8 septembre dernier. « Je suis content du résultat, je suis autant fier de ce livre que les trois autres. C’est un travail de longue haleine. Quand tu tombes sur un filon, ça ouvre d’autres portes et d’éléments d’information à vérifier. J’ai pris quelques semaines de vacances pour y parvenir. Le prochain livre va attendre un petit peu. »
L’ŒIL toujours dans son cœur
André Duchesne chérira toujours son passage à L’Œil Régional d’octobre 1986 à mai 1994, où il a commencé sa carrière de journaliste. « Ç’a été une grande étape dans ma vie. Avant de voir une annonce dans L’ŒIL, je ne pensais pas un jour être journaliste. Après ma première journée de travail, je savais que c’était ça que je voulais faire. »
M. Duchesne se souvient encore de sa première affectation. Il avait fait un reportage sur le hockey mineur et les méthodes d’apprentissage pour les jeunes. « J’avais été sur place avec le photographe Robert Gosselin (un des photographes actuels de L’ŒIL) et l’article avait fait la première page du journal », se rappelle-t-il.
André Duchesne a quitté L’Œil Régional pour aller effectuer un stage à La Presse. Il a travaillé par la suite à La Voix de l’Est à Granby. Il est devenu à temps plein durant la crise du verglas en janvier 1998. Il est entré dans la salle de rédaction de La Presse en 2000.