9 Décembre 2024 - 05:00
La Maison autochtone
André Michel lance une autre salve envers Mont-Saint-Hilaire
Par : Denis Bélanger
André Michel. Photothèque | L’Œil Régional ©

André Michel. Photothèque | L’Œil Régional ©

Rien ne va plus entre l’artiste André Michel et la Ville de Mont- Saint-Hilaire. Le fondateur de La Maison autochtone a profité de la dernière séance du conseil municipal, le lundi 2 décembre, pour critiquer la proposition d’entente et de bail entre l’institution muséale et la Municipalité. Des attaques personnelles se sont ajoutées au débat, et ses interventions ont même poussé le maire Marc-André Guertin à qualifier son attitude de honteuse.
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« Vous proposez à La Maison autochtone un paquet de merde. Vous ne proposez pas la même chose en termes d’aide financière à la Maison que ce qui avait été fait pour le Musée des beaux-arts. Vous faites de la discrimination. Selon ce que j’ai lu dans les médias, vous voulez leur imposer l’entretien du bâtiment. Ça va engendrer des difficultés financières pour le musée », a lancé M. Michel. Notons que la Ville et les administrateurs du musée n’ont jamais voulu divulguer publiquement les propositions, préférant négocier à huis clos.

Rappelons que la Ville a annoncé il y a plusieurs semaines qu’elle ne renouvellerait pas le bail actuel du musée au bâtiment municipal de la montée des Trente. Les deux parties négocient actuellement pour parvenir à une nouvelle entente et un nouveau bail d’ici le 31 décembre. La Ville espère pouvoir faire une annonce prochainement, mais n’a pas dévoilé le détail des négociations publiquement.

Le ton monte

L’artiste André Michel a précisé au micro qu’il intervenait en son nom personnel et non au nom du conseil d’administration. Il a également exprimé sa colère envers l’ancien président de l’organisme. À la suite de la récente assemblée générale annuelle, Alain O’Bomsawin, de la Nation abénakise, a été élu nouveau président du musée, tandis que l’ancien président, Richard Ruest, occupe désormais le poste de vice-président.

« Je me suis tu alors qu’on m’a demandé de me fermer la gueule. Là, j’ai décidé de sauter dans l’arène. La situation est désastreuse et doit être réglée rapidement. Je suis un activiste pour la défense des peuples autochtones. »

Le ton s’est envenimé lorsque le maire Marc-André Guertin a affirmé qu’André Michel se trouvait dans une situation d’apparence de conflit d’intérêts, en raison du fait que son épouse, Chantal Millette, est la directrice générale de La Maison autochtone.

M. Michel a réfuté cette affirmation. « Il est où, le conflit d’intérêts? J’ai construit sur un terrain de la Ville un bâtiment de 2 M$ que je vous ai donné gratuitement, sans compensation. Je fais du bénévolat, soit 15 heures par semaine. C’est moi qui m’occupe de la cuisine. On me dit que j’utilise le camion [du musée] ; c’est moi qui l’ai payé! »

André Michel a également insinué que le maire Marc-André Guertin pourrait se trouver en apparence de conflit d’intérêts, puisque la Ville achète des boisés qu’elle remettrait à son ancien employeur, Connexion Nature, à des fins de préservation. L’élu a réfuté ces propos. Notons que M. Guertin a travaillé pour l’organisation entre 2000 et 2009, alors appelée Centre de la nature.

« Mon précédent employeur n’était pas Connexion Nature. Et même si c’était le cas, il n’y aurait pas conflit d’intérêts. J’aimerais rappeler que Connexion Nature est un organisme de conservation créé il y a plus de 50 ans, qui couvre la région de la biosphère du mont Saint-Hilaire et travaille avec la Ville depuis de nombreuses années à la conservation de notre territoire, bien avant mon arrivée en poste comme maire. On ne remet pas des terrains à Connexion Nature, on applique des mesures de conservation avec eux pour assurer leur pérennité. Encore une fois, M. Michel fait des attaques personnelles pour détourner l’attention des enjeux de gouvernance de La Maison autochtone », a confié à L’Œil Régional Marc-André Guertin.

Position de la Ville

Mont-Saint-Hilaire assure que la récente sortie publique de M. Michel ne teintera pas les négociations avec La Maison autochtone. « La Ville a toujours été en mesure de faire la part des choses pour traiter l’organisme équitablement. C’est d’ailleurs par souci d’équité envers les autres organismes accrédités que la Ville exige que La Maison autochtone se conforme », affirme la porte-parole Geneviève Désautels.

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