Selon le ministre, André Michel l’aurait menacé lors d’un échange de rendre publique une lettre ouverte critiquant sa faible intervention dans le présent dossier du musée. Offusqué, M. Lafrenière a décidé de publier lui-même la lettre de son détracteur sur les médias sociaux. « Je suis toujours prêt à accepter les critiques, mais pour moi, la ligne est franchie lorsqu’il s’agit de menaces de chantage. »
Le ministre caquiste rappelle que La Maison autochtone revêt une grande importance pour la région et que le tourisme autochtone contribue grandement au rapprochement entre les nations. « J’ai personnellement participé à de nombreux événements et publié plusieurs messages soulignant l’importance de cette institution à mes yeux. »
Ian Lafrenière avance que, pendant plusieurs semaines, une employée de son cabinet et lui ont multiplié les démarches pour trouver une solution. « J’ai également eu des échanges avec la Ville pour dénouer l’impasse. Même les 20 et 21 décembre derniers, nous étions en communication avec la Maison pour soutenir le projet, renchérit-il. J’ai contacté plusieurs Premières Nations, la Ville de Mont-Saint-Hilaire, le maire, le député fédéral, et nous partageons tous le même objectif : que La Maison autochtone demeure un lieu de rencontre et de partage, dans le respect des règles de bonne gouvernance et de saine gestion. »
Le ministre écorché
L’Œil Régional a tenté d’obtenir un entretien avec André Michel, mais ce dernier s’en est tenu à sa communication partagée précédemment par M. Lafrenière. L’artiste estime que l’élu a été muet comme une carpe dans ce dossier sous prétexte que le musée était un dossier municipal. « Comme résident de Mont-Saint-Hilaire, toi qui fréquentais régulièrement ce lieu magique, ton travail de ministre était de comprendre le rôle majeur que jouait cette institution administrée par un conseil d’administration exclusivement autochtone et de t’en servir comme ambassade pour rapprocher les peuples du Québec. Durant toute la saga de 2024, tu n’as été qu’un spectateur placide, sans voix, sans idées, sans solution », écrit-il.
M. Michel se demande pourquoi le ministre Lafrenière n’a pas proposé un médiateur aux deux ministères. « Pourquoi ton ministère ne s’est pas approprié sous ton mandat cette institution qui en 25 ans n’a jamais fait de déficit, ni d’emprunt, ni demandé une quelconque marge de crédit à une banque comme le prouvent les états financiers vérifiés de la firme de comptables Brodeur et Létourneau? La Maison autochtone, devenue ambassade, sous la gouverne de ton ministère, aurait pu être ton legs. »
Retour sur le premier audit
Dans sa missive, André Michel note les conclusions positives tirées d’une page d’un premier audit réalisé en 2023 sur La Maison autochtone. « Raymond Chabot Grant Thornton y louange la gestion des finances, mais le nom d’André Michel n’y est mentionné aucune fois au sujet de la gouvernance. » Il met aussi en doute le professionnalisme et la rigueur du second audit qui a mené à la fermeture du musée, celui commandé par la Ville.
De son côté, la Ville souligne que le premier audit portait sur la santé financière de l’organisme. « M. Michel cite seulement qu’une seule page. De plus, ce rapport nous a menés sur la piste des irrégularités qui ont finalement été constatées », rapporte le maire Marc-André Guertin.