Rappelons que Raymond Chabot Grant Thornton a réalisé deux audits, dont un récent cet hiver, sur la gouvernance de La Maison autochtone. Les conclusions de la firme ont incité la Ville de Mont-Saint-Hilaire à mettre fin à l’occupation par l’institution muséale du bâtiment municipal de la montée des Trente.
André Michel a critiqué le travail de la firme dans une lettre en mettant notamment en doute le professionnalisme et la rigueur du second audit. Il avait même déploré le choix d’un employé pour ce travail.
« Tous les mandats exercés par nos professionnels sont effectués selon les plus hauts standards de qualité. Les audits réalisés dans ce dossier ont été menés avec toute la rigueur et tout le professionnalisme nécessaire, et ce, avec des mises à jour régulières avec notre client, soit la Ville de Mont-Saint-Hilaire. Si M. Michel est mécontent de certaines recommandations et conclusions soulevées dans les audits, cela lui appartient », a commenté une porte-parole chez Raymond Chabot Grant Thornton, Gaëlle Fontaine.
Joint par le journal, André Michel n’a donné aucun détail additionnel sur ses échanges avec la firme. « Nous avons réglé ça rapidement avec la firme et l’entente ne regarde que les parties concernées. »
Rappelons que la lettre litigieuse en question a été diffusée sur les médias sociaux il y a quelques semaines par le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière.
Selon le ministre, André Michel l’aurait menacé lors d’un échange de rendre publique une lettre ouverte critiquant sa faible intervention dans le présent dossier du musée. Offusqué, M. Lafrenière a décidé de publier lui-même la lettre de son détracteur.
Divergences sur le premier audit
Dans un autre ordre d’idées, André Michel continue de marteler le fait que le premier audit en 2023 était favorable et que, curieusement, tout avait basculé cet hiver. L’artiste estime que la Municipalité induit le public en erreur en affirmant que la gouvernance n’était pas l’objet du premier audit. Il cite pour preuve une page du rapport où l’auditeur indique faire un audit sur la gouvernance.
De son côté, la Municipalité maintient sa position que l’audit de 2023 portait sur la santé financière et l’administration de l’organisation. Cet audit n’a pas été rendu public pour des principes de protection de renseignements personnels. Seuls les membres de l’ancienne administration de La Maison autochtone en ont reçu une copie.
« Il s’agit d’une évaluation globale sur le fonctionnement opérationnel de l’organisme. C’est dans cet audit que des éléments ont été soulevés concernant le bail de l’organisme et l’entente que nous avions avec eux. Ce sont, entre autres, ces recommandations qui nous ont menés à l’audit actuel et à l’analyse plus précise de la situation », ajoute la porte-parole Geneviève Désautels.
La responsabilité de l’ancien président
Pour la première fois dans ce dossier qui dure depuis des mois, André Michel pointe officiellement du doigt l’ancien membre et président du conseil d’administration Richard Ruest, qui a été écarté de cette table en décembre à la suite d’une assemblée dont la légitimité est mise en doute par l’audit.
« Les problèmes de gouvernance dans un organisme sont sous la responsabilité des membres du conseil d’administration selon la législation et non de la direction générale. Le chef d’orchestre du CA, c’est le président. S’il y a des erreurs dans la gouvernance, c’est le président en titre qui est fautif et qui doit être poursuivi par la Ville ou toute autre instance. La directrice générale se contente d’appliquer les ordres que dicte le conseil par résolution. Tout président d’organisme a le devoir de respecter le Code de gouvernance. La Maison avait celui de La Société des musées du Québec. Richard Ruest l’a-t-il lu une fois? », a déclaré M. Michel.
De son côté, Richard Ruest rejette la responsabilité des irrégularités à la directrice générale, Chantal Millette. « Elle agissait souvent de manière unilatérale, sans fournir les informations ou les preuves au conseil administratif. C’est justement ce problème de gouvernance que je dénonce depuis des mois. Dès que certains administrateurs et moi-même avons commencé à soulever des questions, Mme Millette et M. Michel nous ont mis de côté. »