23 avril 2021 - 10:10
Entrevue avec l’ancien hockeyeur de la LNH
André St-Laurent a chéri son passage avec les Islanders
Par: Denis Bélanger

Retraité depuis un peu plus de 30 ans, le Belœillois André St-Laurent a porté de nombreux uniformes dans sa carrière de hockeyeur professionnel. Dans la Ligue nationale de hockey (LNH) seulement, il a joué pour quatre équipes différentes. Mais le chandail des Islanders de New York occupe une place particulière dans son cœur.

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« Ç’a été l’équipe qui m’a donné ma première chance dans la LNH. Je suis encore le parcours des Islanders, même si je suis devenu, depuis ma retraite et mon retour au Québec, un partisan du Canadien », reconnaît-il.

Ce dernier a fait ses débuts avec l’équipe de New York lors de la saison 1973-1974. St-Laurent avait été repêché par la formation au 49e rang de l’encan de 1973. Durant son séjour de cinq saisons avec les Islanders, il a eu l’occasion de côtoyer de grands joueurs comme Bryan Trottier, Denis Potvin et Jean-Paul Parisé. Le résident de Belœil avait Garry Howatt et Bob Nystrom pour compagnons de trio, lequel était surnommé la « Commotion Line ».

« J’ai eu la chance aussi de jouer sur les ordres d’Al Arbour, qui a été un très grand coach. »

André St-Laurent a vécu ses plus beaux moments en carrière durant les éliminatoires de 1975. Les Islanders de New York avaient éliminé au premier tour les Penguins de Pittsburgh en sept matchs après avoir perdu les trois premiers matchs de la série. C’était la deuxième équipe de l’histoire à surmonter un déficit de trois parties. La première était les Maple Leafs en 1942 et il aura fallu attendre 35 ans avant de revoir cet exploit dans la LNH en 2010.

« Nous avions travaillé fort pour vaincre les Penguins. Nous avions failli faire le même coup aux Flyers de Philadelphie le tour suivant. Nous avions encore perdu les trois premiers matchs et nous avions forcé la tenue d’un septième match. Nous étions toutefois rendus fatigués à ce match ultime », raconte-t-il.

St-Laurent a joué 261 matchs avec les Islanders sur un total de 644 dans la LNH. Il a été échangé au cours de la campagne de 1977-1978 au Red Wings de Detroit en retour d’un certain Michel Bergeron, à ne pas confondre toutefois avec l’ancien entraîneur des Nordiques de Québec.

La transaction est survenue quelques saisons avant que les Islanders ne remportent quatre Coupes Stanley consécutives dans les années 1980 et s’inscrivent ainsi comme l’une des grandes dynasties de l’histoire du circuit. « Je ne regrette rien de ma carrière. C’est certain que, comme tout joueur, j’aurais aimé remporter la Coupe, mais ce ne sont pas tous les hockeyeurs qui y parviennent. »

Par la suite, André St-Laurent a porté l’uniforme des Kings de Los Angeles ainsi que celui des Penguins de Pittsburgh. Il est retourné aussi à Detroit pour un deuxième tour où il a joué sa dernière partie dans la LNH en 1983-1984. Il a poursuivi sa carrière nord-américaine avec le club-école des Red Wings dans la Ligue américaine avant de s’envoler pour l’Europe. Au moment de prendre sa retraite en 1990, il évoluait pour un club de France.

Une grande famille connue dans la région

La grande famille St-Laurent est bien connue dans la région. Rappelons que l’oncle d’André, Dollard St-Laurent, a habité Belœil pendant des années et a terminé ses jours dans une résidence pour personnes âgées de Mont-Saint-Hilaire. Dollard St-Laurent s’est notamment beaucoup investi dans le Club de golf Belœil.

Dollard St-Laurent a aussi joué dans la LNH avec le Canadien de Montréal dans les années 1950. Il aura inspiré son jeune neveu à suivre ses traces. « Quand j’ai vu mon oncle porter un chandail de la LNH à l’âge de cinq ou six ans, je me suis dit que je voulais être joueur de hockey dans la vie », se remémore André St-Laurent.

André et son oncle ont d’ailleurs un autre point en commun : des complexes sportifs portent leur nom. On retrouve d’un côté le Centre sportif Dollard-St-Laurent dans l’arrondissement de LaSalle. De l’autre côté, les patineurs s’élancent depuis les années 1980 sur la patinoire de l’aréna André-Saint-Laurent de Belœil. Le principal intéressé se souvient encore des circonstances dans lesquelles il a appris cet hommage.

« À l’époque, j’étais en Suède. Mon père m’avait appelé en pleine nuit. J’ai eu une frousse, je craignais qu’on m’annonce qu’une personne de la famille était décédée. C’était tout un honneur pour moi que de nommer l’aréna en mon nom. J’en étais même un peu surpris. J’étais aussi très fier et la nouvelle a touché beaucoup ma famille, dont mon père. Je remercie encore aujourd’hui la Ville de Belœil pour cette marque de reconnaissance. »

La vie après le hockey

Après sa retraite du hockey professionnel, André St-Laurent s’est tourné vers l’immobilier. Il avait commencé à acheter des immeubles locatifs avant de reprendre, avec ses frères, la gestion des bâtiments qu’assurait son père.

St-Laurent a continué à jouer pour le plaisir sur une base régulière avec ses amis. Il a arrêté il y a quelques années après des opérations aux deux hanches. Il admet que cela lui manque beaucoup, mais il ne chausse plus ses patins pour éviter les blessures.

Il continue de suivre les joueurs actuels de la LNH. André St-Laurent voue un grand respect à tout joueur ayant réussi à percer la grande ligue. « Quand je vois tous les joueurs qui vont dans la LNH, je constate que ce sont tous des gars qui ont travaillé fort. Beaucoup de gens se plaignent du salaire des joueurs. Il faut se dire que l’argent reviendrait alors tout aux propriétaires si on n’en donnait pas une partie aux joueurs. »

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