Dans le cadre de son travail, Catherine Pépin a accumulé de nombreuses anecdotes, qu’elles soient cocasses, dramatiques ou touchantes, sur plusieurs artistes de la chanson française, ce qui inclut les Aznavour, Bécaud, Brassens, Ferré, Gainsbourg, Trenet, Moustaki, Piaf et Vian, mais aussi des personnalités québécoises telles que La Bolduc, Pauline Julien, Félix Leclerc ou encore Alys Robi pour n’en nommer que quelques-uns. Elle a longtemps eu l’idée d’un jour transposer ces informations dans un livre, mais ce n’est que dans la dernière année qu’elle s’est véritablement lancée dans l’aventure. « Ça me semblait impossible de me lancer plus tôt, avec quatre enfants et deux émissions de radio, mais mon conjoint m’a convaincue de m’y atteler! »
Et l’expérience a été concluante, assure Catherine Pépin. « C’est une aventure complètement différente dans la façon de raconter des histoires, mais j’ai adoré cette expérience d’écriture! » Son projet l’a habitée pendant environ 6 mois au début de l’année, ce qui l’a amenée à étoffer certains thèmes récurrents et à tisser des liens parfois surprenants entre différents artistes. « Il y a des thèmes qui se sont imposés naturellement, comme le fait que certains d’entre eux ont passé du temps en prison ou avaient des animaux de compagnie particuliers. C’était aussi certain que je voulais parler des parcours migratoires de leurs familles et des liens avec le Québec. »
Si son livre ne contient pas d’informations inédites en soi, il présente des anecdotes parfois méconnues et surtout un regard différent sur ces personnages souvent plus grands que nature. « Je montre leur part d’humanité et comment ils se sont construits comme artistes », estime l’autrice, qui a voulu montrer « les nombreuses vies » que certains ont vécues. En plus des incontournables, elle a aussi voulu faire découvrir des artistes « méconnus ou oubliés », dont plusieurs femmes ou encore le frère moins connu de Henri Salvador, André.
Clin d’œil paternel
L’amour de Catherine Pépin pour la chanson française lui vient notamment de son père, un grand fan de Georges Brassens. À son décès en 2007, sa famille a retrouvé un scrapbook dans lequel il avait dessiné des « mini Brassens ». C’est ainsi que Catherine Pépin a décidé d’incorporer plusieurs de ses dessins dans son livre, une façon d’inclure son père dans son processus créatif et de rendre hommage à celui qui aurait certainement adoré lire ce livre, confie-t-elle. C’est donc sans surprise qu’elle admet avoir un penchant particulier pour ce chanteur qui a « baigné son enfance ».
« J’espère que ce livre fera aimer encore plus ces artistes qui ont signé la bande sonore de nos vies et que cela motivera les lecteurs à écouter davantage de chansons françaises et peut-être chercher à voir plus loin dans leurs paroles », ajoute l’Otterburnoise. S’il est trop tôt pour annoncer une suite à ce livre, Catherine Pépin laisse toutefois entendre qu’au début du processus, elle avait noté 30 thématiques à aborder, alors que le livre n’en contient que 12, signe qu’il reste encore beaucoup de matière à aborder.
L’essai Leurs drôles de vies : une histoire décalée de la chanson française a été publié la semaine dernière aux Éditions La Presse. Le lancement officiel est le 30 octobre à la librairie Un livre à soi de Montréal et l’autrice participera aussi au Salon du livre de Montréal à la fin du mois.