La directrice générale de la Régie, Isabelle Labrecque, observe particulièrement cette situation depuis l’automne dernier. « Il y a eu beaucoup d’animaux, notamment des chiens, qui ont été adoptés en bas âge pendant la COVID-19, quand les gens étaient à la maison et avaient du temps à donner à leur animal. À ce moment, les gens ne sortaient pas beaucoup et n’avaient pas beaucoup de visites, ce qui a causé un manque de socialisation pour le chien. Et quand les gens sont retournés au travail, les chiens n’arrivaient plus à dépenser leur énergie, ont fait des dégâts, développé de moins bons comportements et sont devenus plus réactifs. » Cela a mené plusieurs personnes à décider de se départir de leur animal en le confiant au refuge. Heureusement, la RISAVR est un refuge « zéro euthanasie » et fait tout pour réhabiliter les animaux abandonnés afin de les remettre en adoption le plus vite possible auprès d’une bonne famille.
Selon Mme Labrecque, on a souvent affaire à des chiens d’environ deux ans, qui ont manqué de socialisation et qui n’ont pas toujours bien appris les règles de base. « On voit qu’ils ont manqué d’éducation, mais qu’ils ont plein de potentiel et qu’ils pourront être adoptés par une nouvelle famille », soutient-elle. Elle déplore le fait que trop de personnes ont adopté un animal sans se poser les bonnes questions. « Un chien, il faut respecter son niveau d’énergie. Dans plusieurs cas, il demande deux heures d’activité physique par jour. Il y a aussi des cas tristes de chiens abandonnés par des personnes âgées qui ont été mal conseillées. C’est décevant parce qu’elles s’attachent à l’animal. »
Isabelle Labrecque remarque aussi des cas de chiens abandonnés à la porte de la Régie le matin et une légère baisse des chiens errants réclamés (de 90 % à 86 % dans la dernière année), des situations qui empêchent malheureusement de bien établir l’historique de l’animal afin de mettre toutes les chances du côté de celui-ci. « Ça coûte 35 $ pour nous confier un animal, mais il faut savoir qu’il est vu par un vétérinaire, qu’il est micropucé, stérilisé et vacciné si ce n’est pas déjà fait et qu’il sera ensuite remis en adoption. […] On crée un match entre l’animal et sa future famille avec les informations que nous avons sur lui : au moment de nous l’apporter, on fait passer un questionnaire pour mieux connaître son profil, dresser un bon portrait et connaître son carnet de santé. S’il est simplement abandonné, on n’a pas accès à tout cet historique. »
Connaître ses besoins
Pour contrer la problématique des « chiens COVID », Mme Labrecque invite notamment les gens à éviter les usines à chiens pour favoriser à la place les élevages responsables et à stériliser leur animal. Mais le plus important est de faire un choix éclairé au moment de choisir un animal. « Il faut bien choisir une race de chien qui répond à nos besoins et pour qui on peut répondre à ses besoins, autant énergiques qu’affectueux et intellectuels. Il faut aussi se poser la question : a-t-on la capacité financière de s’occuper de l’animal jusqu’à la fin de sa vie? », insiste-t-elle.
Il en coûte 380 $ pour adopter un chien à la RISAVR. L’organisme offre depuis peu une heure de formation à l’acquéreur avec un éducateur canin professionnel afin de donner des conseils pour mieux élever l’animal. « C’est un nouveau service depuis cette année et il est bien apprécié jusqu’à présent », commente la directrice.
