Mme Viau note que cette démission s’ajoute à la vague de démissions observées au niveau municipal depuis le début du mandat actuel, il y a deux ans à peine. « Cette situation nous amène collectivement à une introspection. Le rapport de la population face aux élus municipaux [et] le rapport des élus face aux élus également. » Pour elle, la proximité des élus municipaux « permet de belles réalisations », mais rend certains dossiers plus émotifs rapidement. « Travaillons au consensus plutôt qu’à l’affrontement. Le consensus, ce n’est pas de penser tout le monde pareil; c’est de prendre le temps d’écouter chacun des points de vue pour enrichir un projet, pour le rendre meilleur pour la communauté », ajoute-t-elle.
Elle s’est aussi dite heureuse d’œuvrer depuis plus de deux ans comme mairesse de Belœil pour faire avancer de nombreux dossiers d’importance avec l’ensemble du conseil et a rappelé que « la fonction des élus est importante, mais ce qui l’est encore plus est le respect et le civisme pour tous ».
Nadine Viau n’est pas la seule à s’être exprimée pendant la séance à ce sujet. Certains élus de différentes formations politiques ont adressé quelques mots en lien avec la situation. « [La] démission [de France Bélisle] et la couverture médiatique qui l’accompagne, à mon avis, c’est l’une des pointes de l’iceberg. Elle démontre à quel point le mandat 2021-2025 est unique et que nous avons une occasion de nous pencher sur la question de la démocratie dans le respect de l’autre, malgré nos différences de points de vue. […] Je pense que c’est facile de s’entendre sur le fait que le manque de respect par des attaques personnelles n’est pas acceptable », a notamment affirmé Renée Trudel. « Je pense que ça va ouvrir des discussions dans nos prochaines séances plénières […] pour terminer en beauté notre mandat », a renchéri Martin Robert.
« Je pense qu’il faut contribuer tous, élus et citoyens, à élever ce débat-là et à faire en sorte que les échanges entre élus et citoyens soient toujours courtois et respectueux », a quant à elle commenté Julie Lavoie, soulignant l’enjeu des technologies qui deviennent « un porte-voix à un discours acrimonieux, qui peut être aussi porteur de violence », dont sont souvent victimes les personnalités publiques comme les élus.
Cette sortie survient deux semaines après celle de quatre des conseillers qui dénonçaient dans nos pages ce qu’ils considéraient comme un manque d’écoute de la part du parti de la mairesse dans certains dossiers. Ils avaient toutefois fait connaître leur intention d’aller jusqu’au bout de leur mandat. Depuis deux ans, Nadine Viau s’est elle-même ouverte à quelques reprises au sujet d’un climat parfois tendu au conseil, mais aussi dans des interactions avec les citoyens sur des sujets plus sensibles et émotifs.