L’annonce a été faite par la Ville le 5 décembre dernier, quelques heures avant la présentation du budget 2024, où un montant de 800 000 $ a été inscrit pour la prochaine année au Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2024-2026, c’est-à-dire les investissements prévus par la Ville en matière d’infrastructures. « Nous avons été interpellés dans la dernière année par la Fabrique qui est soucieuse de maintenir en qualité le bâtiment de l’église Saint- Matthieu. […] On cherche des solutions avec [la Fabrique]. Le bâtiment a été cité pour s’assurer de le protéger et qu’il puisse accéder à des montants régionaux, mais force est de constater que les efforts ne sont pas suffisants et qu’on se retrouve dans un cul-de-sac », a expliqué Mme Viau pour expliquer l’implication de la Ville dans le projet. Elle relativise toutefois le montant inscrit au PTI puisque la Ville compte faire une demande d’aide financière auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), dans le cadre du Programme d’amélioration et de construction d’infrastructures municipales, qui couvrirait 60 % des coûts.
Notons qu’une firme d’architectes spécialisée a effectué un audit du bâtiment, ce qui a révélé l’urgence de procéder à plusieurs travaux afin de garantir la sécurité et la durabilité du bâtiment. Ces travaux incluent l’étanchéisation des fondations du transept droit (une nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale d’une église), des travaux de maçonnerie sur la façade avant, le démantèlement complet de la cheminée et sa reconstruction, le remplacement des patins de bois des cloches, les réparations au support des cloches et le remplacement d’un panneau électrique, de filage, de prises et de commutateurs, menant au montant estimé de 825 000 $.
Une annonce attendue
Pour Jacques Rémy, président de l’assemblée de fabrique de la paroisse Trinité-sur- Richelieu, cette annonce était « attendue depuis des années par les paroissiens » qui voient l’église entourée de clôtures depuis décembre 2021 à cause de morceaux de mortier menaçant de tomber du bâtiment et qui ne peuvent plus entendre les cloches, qui ont cessé de sonner en juillet 2022 à cause de l’état du clocher. « On a fait une rencontre d’information avec nos paroissiens pour qu’ils sachent ce qui s’en vient. La réponse a été positive parce qu’ils veulent préserver cette église et protéger l’intégrité du bâtiment, mais ils ont aussi posé des questions, ce qui est normal. »
Cette annonce de la Ville n’est toutefois pas magique et il faudra encore attendre l’octroi de la subvention pour aller de l’avant avec les travaux nécessaires. « C’est sûr qu’il faudra attendre les sous avant que les rénovations aient lieu. Les architectes prévoient un ou deux ans de travaux pour ce qui est plus urgent. […] Aussitôt que la demande de subvention sera approuvée, on pourra aller en soumissions et voir avec la Ville les étapes suivantes, en ordre de priorité », ajoute M. Rémy. Il est malheureusement encore trop tôt pour s’avancer sur une date de début et de fin des travaux. « On est tributaires des fournisseurs de services, qui reçoivent beaucoup de demandes. Juste pour faire le carnet de santé de l’église, ça avait pris de longs mois pour avoir les résultats », souligne Jacques Rémy. Il assure toutefois que la population sera fréquemment mise au courant des avancées des démarches. « Ça intéresse nos paroissiens, mais aussi ceux qui ont à cœur la culture et le patrimoine de la région », estime-t-il.
Possible acquisition?
La résolution pour déposer la demande de subvention au MAMH a été adoptée en séance ordinaire le 11 décembre, mais celle-ci était accompagnée d’une mention « que la Ville de Belœil désire procéder à l’acquisition de l’église Saint-Matthieu afin de la transformer en un lieu communautaire accessible à l’ensemble de la population, tout en préservant un édifice de valeur patrimoniale et historique pour la région ». La mairesse Viau a toutefois assuré que ce n’était à ce stade qu’une « intention » de la Ville pour avoir accès aux subventions et que « l’acquisition, on n’en est pas là » pour le moment. « Une fois qu’on aura un retour du Ministère, on va pouvoir parler avec la Fabrique. On y va par étape », conclut-elle.