La Ville a publié le 22 janvier, soit quelques heures à peine avant sa séance ordinaire, un « complément d’information » sur les taxes résidentielles de Belœil en 2024 sur son site Web. Cette page vient réitérer que, malgré la hausse ressentie de 10,68 % en un an (hausse officielle de 4,8 %, mais ajout de deux taxes spéciales pour des réserves financières représentant 5,88 %), Belœil demeurait une des municipalités avec un des plus bas taux de la région. La Ville appuie son propos sur un comparatif des hausses de taxes depuis trois ans avec les villes voisines de Mont-Saint-Hilaire, McMasterville, Otterburn Park et Saint-Basile-le-Grand.
Selon le graphique disponible, depuis 2022, le compte de taxes moyen a augmenté de 12,23 % (1,55 % en 2022, 0 % en 2023 et 10,68 % en 2024), comparativement aux autres villes qui ont connu des hausses de 13,72 % (McMasterville) à 17,02 % (Otterburn Park) durant la même période. Cela fait dire à Nadine Viau, mairesse de Belœil, que malgré ce bond en 2024, le compte de taxes demeure compétitif dans la région.
Malgré ces explications, quelques citoyens ont relancé la mairesse pendant la période de questions quant au discours voulant que la hausse des taxes à Belœil serait en deçà du seuil de l’Indice des prix à la consommation (IPC), donc en bas de 5 %. Plusieurs des intervenants au micro ont précisé avoir réalisé que la hausse serait beaucoup plus importante en consultant L’Œil Régional après le dévoilement du budget, d’autres seulement en recevant leur compte de taxes. L’un d’eux a souligné que, cette année seulement, c’était à une hausse d’environ 800 $ qu’il faisait face pour ses taxes foncières, demandant si l’élue trouvait normal que les citoyens moins informés n’apprennent que maintenant l’ampleur de la hausse de leur compte de taxes s’ils n’ont pas lu L’ŒIL dans les dernières semaines. « Est-ce que vous trouvez sincèrement que c’est de la bonne gestion et que c’est respecter les citoyens que de faire ça? » « On apprend, a répondu Mme Viau. Honnêtement, je peux vous dire qu’on ajoute des outils de communication. » Elle a toutefois rappelé qu’il est aussi du devoir des citoyens de s’informer.
Le conseiller Karim-André Laz est aussi intervenu pour défendre la position de la Ville. « [La hausse] n’a pas été cachée, ça a été fait exactement de la même façon que chaque augmentation de taxe, chaque exercice budgétaire se fait. » Sauf erreur, l’exercice 2024 est toutefois la première fois que la Ville relaie dans ses communications un pourcentage de hausse de taxes qui exclut des taxes affectant l’ensemble de ses citoyens, donnant un portrait aussi différent de la hausse réelle.
Il a aussi critiqué à mots voilés la couverture faite par le journal du budget, considérant qu’« on peut faire dire bien des choses » aux chiffres. « On est chanceux de vivre à Belœil : on en a plus pour moins », a-t-il conclu.
Durée indéterminée
Autre source d’inquiétude pour certains citoyens : la durée de ces deux taxes spéciales, totalisant 4 ¢/100 $ d’évaluation, alors que la mairesse n’a pas été en mesure de s’avancer sur un échéancier, se contentant de rappeler que les réserves peuvent atteindre un maximum de 20 M$ chacune et qu’elles se retrouveraient dans le compte de taxes pendant quelques années. Elle a laissé entendre que la Ville aurait une meilleure idée d’ici quelques mois du nombre d’années où ces taxes spéciales seraient encore nécessaires.