Lorsque la Ville a choisi le terrain du Bassin de rétention, M. Caumartin avait manifesté son opposition au projet. Il avait rédigé une pétition qui a récolté 18 signatures de propriétaires du quartier. Par la suite, la Ville a tenu une rencontre avec les citoyens du secteur. Ces derniers y avaient partagé plusieurs irritants liés aux activités aux alentours et au transport aérien.
« On avait senti qu’il y avait un ras-le-bol […]. Chacun des parcs présente un défi. On savait que, peu importe le terrain choisi, il y aurait de l’opposition. Il y a toujours une crainte à l’approche de quelque chose de nouveau. Il y a eu un sondage. Au-delà de ça, quand on a fait les pour et les contre, c’est ce terrain qui présentait le plus d’avantages », explique la conseillère responsable du dossier, Renée Trudel.
La Ville relocalisera son parc canin, situé dans la zone industrielle, afin de le ramener plus près de la zone urbaine à la demande de citoyens. Un groupe de citoyens avait soumis des recommandations. Le parc canin devait être clôturé, avoir une bonne superficie, avoir un éclairage en soirée, des parties ombragées la journée, un coin d’eau et un stationnement suffisant. Trois emplacements ont été soumis à un sondage, soit le parc du Petit-Rapide, le parc Joseph-Daigle et le Bassin de rétention. Ce dernier avait récolté le plus grand nombre de votes.
Quant à M. Caumartin, il fait une lecture différente de cette rencontre. « La fille des communications a transformé la rencontre pour parler des autres irritants. Les gens ont commencé à faire la nomenclature des irritants. On s’est dit que la Ville avait compris et qu’il n’y aurait pas de parc canin. On s’attendait à des correctifs, mais rien n’a changé », mentionne-t-il.
La Ville a signé une entente avec le Club de golf afin d’aménager un parc à chien pendant la saison hivernale sur le champ de pratique. « On était donc très optimistes. […] La justice est représentée par la balance. On a un parc avec de la quiétude d’un côté, de l’autre, on aurait un parc pour faire courir des chiens. Il me semble que les humains sont plus importants que les animaux », dit-il.
En plus de remettre en question l’imputabilité d’un sondage, M. Caumartin estime que le projet devient un trouble de voisinage majeur, qui fait notamment l’objet d’une loi. L’avocat étudie donc la possibilité d’utiliser les tribunaux pour bloquer ce projet. « On nous avait laissé l’impression qu’il y aurait place à la négociation. Ce n’était pas le cas. […] On regarde les options légales. Il pourrait y avoir une injonction. Il y a plusieurs avenues. On veut conserver nos droits acquis. Quand il y a des dommages pour les citoyens, les tribunaux sont là pour ça », juge-t-il.
Un choix final
La Ville s’était engagée à rencontrer les résidents au début de l’automne pour partager sa réflexion. La rencontre s’est tenue le 17 septembre. La Ville a aussi mentionné les pistes de solution qui seront mises en place, comme le lignage sur les rues afin d’encadrer un meilleur stationnement près des résidences.
« On a fait le tour et on maintient notre décision. […] On leur a dit que ce n’est pas une décision prise à la légère. On a analysé tous les terrains disponibles. On a privilégié un terrain qui appartient à la Ville. Il s’agit d’un parc central, en lien avec notre planification stratégique. Les utilisateurs nous reprochent qu’ils doivent prendre la voiture pour se rendre au parc canin actuel. On est à l’écoute de ce besoin-là », ajoute Mme Trudel.
La Ville doit estimer l’ampleur des travaux à l’emplacement choisi. Si les travaux demeurent minimes, la Ville espère aménager le terrain et installer les clôtures au printemps pour une ouverture à l’été 2020.