En séance publique du 24 mars, la Ville a approuvé à contrecœur, et après de longs mois de négociations, le projet de construction d’une école sur un étage, malgré la recommandation défavorable du comité consultatif d’urbanisme (CCU) et les exigences de densification de la Ville pour le secteur qui ne comportera que des bâtiments d’au moins trois étages, mais le risque de carrément perdre l’école a toutefois fait pencher la balance dans le dossier, même si la Ville avait souhaité une école « qui n’a pas l’air d’un cabanon » et qui ne déborderait pas dès son ouverture.
Les élus ont aussi voté un avis défavorable au projet de planification des besoins d’espaces du CSSP, un document qui énumère les besoins à combler dans les prochaines années en matière d’immeubles sur le territoire, puisque les conclusions qui s’y trouvent laissent entendre qu’il faudra encore trouver un autre terrain pour une école de plus dans les prochaines années. Selon la mairesse Nadine Viau, l’idée qu’il faudra bâtir une autre école à Belœil n’était pas du tout sur la table jusqu’à tout récemment, alors que la Ville a déjà dû payer le terrain pour la future école à fort prix – 8 millions de dollars – et que le CSSP a toujours laissé entendre que les besoins seraient comblés adéquatement, notamment avec un agrandissement de l’école Le Petit-Bonheur et la construction éventuelle d’une école à Saint-Mathieu-de-Belœil.
Mme Viau soutient que Belœil, comme bien d’autres villes au Québec, est insatisfaite de voir comment le gouvernement agit dans le dossier des nouvelles écoles. « On est coincés, obligés par le gouvernement à acquérir des terrains et on n’a aucun mot à dire sur la construction qui s’y fait, même si on a la compétence de l’aménagement du territoire. On nous impose des modèles qui n’ont pas rapport! […] D’un côté, le ministre dit imposer aux centres de services scolaires de la densification dans leurs projets, mais en même temps, on nous dit qu’on n’est pas autorisés à densifier le nôtre! » Elle précise que ce n’est pas le CSSP qui est à blâmer dans ce dossier, et que la Ville a même de très bonnes relations avec lui malgré la situation.
« Nous, ça fait trois ans qu’on négocie et qu’on nous promet que Saint-Mathieu-de-Belœil aura la prochaine école et qu’on pourra agrandir Petit-Bonheur sur le même terrain. Avec notre future école, ça représente 750 places de plus. […] Curieusement, dans ce qui est présenté, ça dit qu’on doit fournir un autre terrain alors qu’on a clairement dit que c’était le dernier et qu’il devait répondre aux besoins actuels et futurs », poursuit Mme Viau. Et si le dernier terrain acquis par la Ville a coûté 8 M$, la mairesse n’ose même pas prédire combien un autre terrain pourrait encore coûter dans cinq ans, surtout dans un contexte de rareté extrême. « Payer autant d’argent et ne même pas avoir une école qui répond aux besoins, c’est insultant », résume-t-elle.
Si Belœil a été jusqu’au bout de ses moyens face au CSSP et au ministère de l’Éducation, la Ville poursuit ses démarches auprès de l’Union des municipalités du Québec pour changer la donne dans la façon de planifier les espaces dans les écoles. Dans le dossier de l’école à construire, Nadine Viau croit qu’elle pourrait ouvrir ses portes pour la rentrée 2027.
Au moment de mettre sous presse, le CSSP n’avait pas répondu aux questions du journaliste.