Malgré tout, cette annonce confirme les intentions de la Ville d’avoir des infrastructures qui répondent aux besoins de la population locale et régionale à plus long terme. Pour la mairesse Nadine Viau, « les demandes pour améliorer nos infrastructures étaient généralement traitées à la pièce, ce qui faisait qu’on était en réaction plutôt que d’avoir une vue d’ensemble. C’est une décision unanime du conseil d’aller de l’avant avec ce projet d’infrastructures qui va pouvoir répondre à tellement de défis à moyen et à long terme. Et on voulait aussi inclure les citoyens dans la réflexion plutôt que les mettre devant le fait accompli ».
Dans son annonce du 14 septembre, la Ville de Belœil mentionne plusieurs éléments qui pourraient se retrouver dans son projet d’infrastructures, comme un complexe sportif incluant deux glaces, un terrain de soccer intérieur et des espaces associatifs, un terrain de baseball, des terrains de pickleball et d’autres éléments complémentaires aux besoins recensés. La liste contient aussi une piscine en eau vive dans la rivière Richelieu, qui serait une première au Québec.
« L’idée serait de donner accès à la rivière en y faisant un carré de sécurité. Il y aurait même des corridors de nage de 25 m. C’est une inspiration de ce qui se fait par exemple au bassin Louise à Québec, mais ça changerait la donne parce que ce serait la première piscine en eau vive dans une rivière au Québec », souligne Mme Viau, espérant faire boule de neige dans la région. D’autres projets étaient déjà dans les cartons de la Ville depuis un certain temps, comme le déménagement du terrain de basketball ou l’ajout d’un deuxième parc canin. « Belœil grandit et ses infrastructures doivent grandir avec elle. Notre ville doit devenir un leader dans la région. »
Mme Viau ajoute que, si le volet sportif occupe une part importante du projet d’infrastructures, le volet culturel n’est pas en reste. En plus de l’important investissement à venir à l’espace culturel Aurèle-Dubois, où se trouvent le Centre culturel et la bibliothèque, la Ville a inscrit dans son projet l’implantation d’espaces culturels en plein air dans différents parcs de la Belœil. « Ce sera l’occasion d’amener la culture dans les différents espaces publics », souhaite l’élue.
Coût à définir
Il est encore trop tôt pour mettre des montants sur l’éventuelle réalisation du projet. « C’est sûr qu’on parle de plusieurs millions de dollars ici. Ce sont de gros montants qui obligeront certains sacrifices, mais ça pourra se faire si on prévoit les choses sur un échéancier et qu’on arrive à aller chercher du financement pour aider à la réalisation », relativise la mairesse, qui compare le projet à un jeu de Blokus. « On veut placer notre jeu et essayer de ne pas rester pris avec de gros morceaux à la fin. Pour cela, on va collaborer autant avec nos citoyens qu’avec les villes voisines pour voir si elles peuvent offrir quelque chose de complémentaire. »
La Ville doit prochainement entamer ses études de faisabilité afin de préciser la suite du projet et elle espère être en mesure d’aller chercher des sommes importantes du gouvernement provincial. Nadine Viau illustre qu’il est parfois plus difficile de trouver des subventions pour un projet de 200 000 $ que pour un de 30 M$ par exemple. « Évidemment, l’idée n’est pas de tout mettre sur un même terrain, mais de réfléchir et revoir nos espaces à travers le territoire. […] Nous arrivons à la préparation du budget pour 2024, c’est certain que la réflexion va se poursuivre cet automne et l’année prochaine. » La mairesse n’ose toutefois pas encore se prononcer sur l’impact d’un tel projet sur le compte de taxes de ses citoyens. « On veut maintenir la pression la plus basse possible pour nos citoyens », soutient-elle.
D’autres annonces plus précises devraient suivre dans les prochains mois.
Une bonne nouvelle pour l’AHMVR
À la suite de l’annonce du projet par la Ville, L’ŒIL a tenté d’obtenir des commentaires de différentes organisations sportives concernées. Le président de l’Association de hockey mineur de la Vallée-du-Richelieu (AHMVR), Jean-François Lowe, voit l’intention de doter Belœil d’un complexe avec deux glaces comme une excellente nouvelle pour son organisation. « Ça va faire du bien, les installations actuelles ont besoin de rafraîchissement. Je pense que le projet est intéressant, et pas juste pour le hockey, mais pour toutes les organisations qui vont profiter d’infrastructures mieux adaptées aux besoins. J’espère que le tout sera fait le plus rapidement possible. […] Ce sera un plus pour Belœil. »
M. Lowe se dit « optimiste » que le projet de complexe sportif ira jusqu’au bout, même si les coûts et les échéanciers ne sont pas encore connus. « Ce sont des démarches sérieuses de la Ville et je sens une réelle volonté du municipal de mener le projet à bien. Notre organisation va répondre présent pour faire avancer le projet. »
Le Club de pickleball de Belœil (CPBL) a aussi été invité à commenter, lui qui avait fait une sortie le mois dernier pour dénoncer l’absence de projet concret pour ce sport émergent. Dans le projet d’infrastructures récréatives, il est mentionné des terrains de pickleball, sans en préciser le nombre. Le président du Club, Marcel Lapointe, a confirmé au journaliste avoir eu une discussion avec des représentants de la Ville peu après l’annonce, où il a senti « une belle ouverture » de la Ville, mais ne souhaitait pas commenter davantage le dossier tant qu’une proposition concrète n’était pas présentée. Les autres organisations sportives approchées par L’ŒIL n’ont pas eu le temps de répondre aux questions avant de mettre sous presse.