Mme Viau s’est ouverte sur cette épreuve qui a bouleversé sa vie et celle de ses proches. Elle se souvient exactement du moment où son cancer du sein lui a été annoncé. « J’étais à une partie de soccer de ma plus vieille, vers 18 h, avec mon bébé de 2 ans dans les bras. C’était aussi le jour de la fête de mon chum. Au téléphone, mon médecin m’a annoncé que les résultats de mes tests n’étaient pas bons… » Cette nouvelle a créé une onde de choc pour tout le monde autour d’elle. « J’avais 36 ans, trois enfants et je me sentais invincible : je me disais que je ne pouvais pas mourir! Je n’ai compris que plus tard que ça ne voulait rien dire et que j’ai vu bien des gens partir trop tôt à cause de cette maladie. »
Le cancer de Nadine Viau était très agressif; il était de grade 3 (sur 4), stade 4 (sur 4). Il était ainsi « minuit moins une » pour la Belœilloise qui a subi en quelques mois plusieurs opérations, de la chimiothérapie, de la radiothérapie et une mastectomie, des traitements qu’elle compare à une « bombe de Hiroshima ». « Encore aujourd’hui, je subis encore des traitements préventifs, mais je vais célébrer dans quelques mois mes 10 ans de rémission », souligne-t-elle. Elle conserve aussi certaines douleurs chroniques, bien qu’elle assure n’avoir jamais autant eu d’énergie que maintenant.
Elle considère avoir tiré le « bon numéro » alors que les médecins sont intervenus au bon moment et lui ont permis d’être toujours en vie aujourd’hui. « J’ai vu plusieurs de mes voisins de chaise partir pendant la chimiothérapie. […] Je me trouve tellement chanceuse et privilégiée d’être toujours là. Encore cette année, j’ai vu trois personnes partir trop tôt à cause du cancer. » Cette épreuve lui a ainsi fait réaliser l’importance de savourer la vie et de prendre soin de soi. « Ça a transformé mon hygiène de vie. Je me suis mise à m’entraîner, à me mettre en forme. Pendant les traitements, c’était la première fois que je savais ce que ça faisait de ne plus être capable de sortir du lit. »
Un superhéros
Nadine Viau salue le travail de tout le personnel hospitalier qui a pris soin d’elle, mais elle a un mot tout particulier pour son conjoint, qui l’a épaulée tout au long de l’épreuve. « Je n’ai jamais aimé qu’on me dise que j’étais courageuse de passer à travers ça. Les personnes courageuses, c’étaient mon chum, mes filles, mes amis… Mon chum a tout pris en charge et s’est assuré que les enfants continuent d’avoir une vie normale malgré ce qu’on vivait. C’est un vrai superhéros et il a été magique à travers tout ça », soutient-elle. La communauté a aussi fait preuve d’une grande solidarité à l’égard de la petite famille pendant l’épreuve. « J’ai été renversée de voir toute la bienveillance autour de nous. »
La mère de trois filles confirme que l’épreuve a été aussi marquante pour elles. « Au diagnostic, ma plus vieille avait 14 ans, elle comprenait de quoi il s’agissait et elle était très inquiète de la mort. Avec mes enfants, il n’y a jamais eu de tabous et on parlait de tout ouvertement. » Elle se souvient encore de sa plus jeune fille, qui avait alors 3 ans, et qui, au retour de la garderie, venait la couvrir et la masser doucement en lui disant qu’elle allait la guérir. « Mes filles ont été super fortes à travers ça », confirme-t-elle.
Faire une différence
Lorsque Benoît Gariépy, l’organisateur de la grande fin de semaine Terry Fox de la Vallée-du-Richelieu, a approché Mme Viau pour être coprésidente d’honneur de l’événement, elle n’a pas hésité à accepter et à partager son témoignage. « Je sais que la recherche fait une énorme différence : mon oncologue m’a dit que si j’avais eu ce même cancer quelques années plus tôt, je ne m’en serais pas sortie. J’ai quand même eu plusieurs effets secondaires pendant les traitements et j’ai été en quelque sorte un cobaye, car ce cancer sera traité d’une façon complètement différente avec les avancées de la science », note-t-elle.
Elle a aussi une pensée pour ses trois filles, qui risquent un jour d’être atteintes d’un cancer du sein en raison de la génétique. Elles seront ainsi suivies toute leur vie pour déceler toute anomalie. L’aînée de la famille a même déjà subi ses premières mammographies. « Mais j’espère sincèrement être la seule dans la famille à l’avoir, c’est pourquoi il faut redoubler d’efforts pour la recherche. » Mme Viau souhaite ainsi que davantage de gens contribuent à la lutte. « Chaque don fait la différence. Donner, c’est un petit geste, mais ça fait partie d’un grand mouvement », conclut-elle.
La grande fin de semaine Terry Fox
La grande fin de semaine Terry Fox de la Vallée-du-Richelieu revient cette année le samedi 16 et le dimanche 17 septembre avec, à la coprésidence d’honneur, la mairesse de Belœil, Nadine Viau, et le maire de McMasterville, Martin Dulac.
Les activités sont prévues, beau temps mauvais temps à la patinoire du parc Gilles-Plante, à McMasterville. Le samedi de 19 h 30 à 21 h 30, on propose un zumbathon, animé par Jean Hébert, éducateur physique et animateur de l’émission Cardio 55+ sur la chaîne MAtv. Il sera pour l’occasion accompagné de Nathalie Chénier (Focus Studio) et Mylène Savaria. Le coût de l’activité est de 20 $. Le lendemain, on propose une course/marche de 5 kilomètres de 10 h à 14 h, qui sera suivie d’un barbecue festif. Les dons sont à la discrétion des participants.
Il est possible de s’inscrire aux activités ou de faire un don en ligne à l’adresse fr.terryfox.ca/valleedurichelieu.
