« Je suis en continuité avec ce qu’on a fait dans les dernières années. J’ai aidé à bâtir la vision du CISSS de la Montérégie-Est et à identifier les priorités. On continue dans cette [orientation]-là », affirme M. Petrucci.
Son portrait diffère de sa prédécesseure Louise Potvin, qui avait débuté en tant qu’infirmière pour finalement monter graduellement les échelons et se retrouver au poste de PDG. Bruno Petrucci a un baccalauréat en architecture et une maîtrise en administration des affaires. Il détient également un diplôme de deuxième cycle du Collège des administrateurs de sociétés de l’Université Laval. C’est sa formation en administration qui l’a mené à intégrer le milieu de la santé au début des années 1990. Il a travaillé à l’Hôpital Santa Cabrini de 2005 à 2011, au CSSS La Pommeraie jusqu’en 2015 et au CIUSSS de l’Estrie jusqu’en 2018. Depuis, il a occupé le poste de directeur général adjoint aux programmes soutien, administration et performance au CISSS de la Montérégie-Est.
C’est sans surprise qu’il estime que les conséquences de la pandémie seront son plus grand défi au cours des prochains mois. « Ma priorité, c’est de bien gérer cette vague qui n’est pas terminée. Elle est en train de diminuer, mais elle n’est pas terminée. Elle a encore un impact sur les opérations régulières », poursuit-il.
La cinquième vague a touché fortement le CISSS de la Montérégie-Est. Le 31 décembre, au plus fort de la vague, il manquait 1100 travailleurs à cause de la COVID-19. Près de 200 lits étaient occupés par des patients atteints de la COVID-19.
« En l’espace d’un mois, on est passé de 1100 absents à 386 personnes absentes. C’est encourageant parce que les gens reviennent au travail, mais c’est quand même plus que le pic des vagues précédentes. On a encore un enjeu important de main-d’œuvre absente à cause de la COVID. On va espérer que ça va continuer à diminuer rapidement », ajoute M. Petrucci.
À la même période, le CISSS de la Montérégie-Est a dû faire du délestage, notamment en chirurgie. L’organisation a diminué ses activités pour atteindre 35 % du fonctionnement normal. Au moment de l’entrevue, le niveau d’activités en chirurgie variait entre 50 % et 60 % du fonctionnement normal.
Pénurie de main-d’œuvre
La pénurie de main-d’œuvre ne semble pas s’essouffler malgré les efforts du CISSS de la Montérégie-Est pour devenir attrayant. Sur le territoire de Saint-Hyacinthe, les manques se situent particulièrement parmi les infirmières, les infirmières auxiliaires, les préposées aux bénéficiaires et les techniciennes en travail social.
« On est conscients qu’après deux ans de travail très intense à gérer la COVID, les gens sont fatigués. On le voit. Les gens travaillent très fort. C’est probablement le réseau de la santé qui a été le plus touché pendant les deux dernières années. Il faut absolument qu’on reconnaisse le travail phénoménal qu’ils ont accompli avec des sacrifices personnels. Ils se sont occupés de la population. Maintenant, c’est à nous de prendre soin
d’eux. Ça va être ma priorité. Comment peut-on rétablir une conciliation travail-famille? Comment peut-on travailler et avoir une vie normale? », mentionne le PDG.
Le CISSS de la Montérégie-Est a contacté tous les travailleurs qui ont pris leur retraite au cours des quatre dernières années pour connaître leur intérêt à venir donner un coup de main. Il mise aussi sur le recrutement à l’étranger par le biais du programme en Soins infirmiers du Cégep de Saint-Hyacinthe.
Au-delà de la COVID-19
Bruno Petrucci compte travailler sur des projets délaissés par la pandémie. C’est le cas du projet d’agrandissement du Groupe de médecine familiale universitaire Richelieu-Yamaska, affilié à l’Université de Sherbrooke. Dès 2023, il espère accueillir davantage de médecins résidents à Saint-Hyacinthe. n S.-E.C.