En fait, pour être tout à fait franc, alors que j’ai l’habitude (mauvaise, dois-je dire) de laisser de côté la marque américaine dans mes recommandations, je me dois de me rétracter ici : le Buick Enclave mérite une certaine attention.
Précisons tout de même que la marque s’adresse à une clientèle bien spécifique. Un peu prise en sandwich entre la plus luxueuse Cadillac et la plus grand public Chevrolet, elle propose une aura de luxe qui se situe dans un créneau qui lui est propre. En gros, il est difficile de trouver des concurrents directs au Buick Enclave.
On ne peut certainement pas le confronter aux véhicules allemands, plus luxueux, plus dynamiques et ô combien plus dispendieux. On ne peut non plus le laisser se comparer aux marques d’entrée de gamme. Il navigue donc quelque part entre les deux.
Ce qui est loin d’être un défaut, car il faut bien l’avouer, les responsables de Buick ont réussi à lui donner une personnalité qui lui est propre. Comme consommateur cependant, il faut apprécier ce style qui, bien que raffiné, a sa propre idéologie.
En gros, avec son habitacle renouvelé, le Buick Enclave se positionne dans un luxe raisonnable, aux considérations totalement américaines. Vous n’y retrouverez ni l’austérité relative des concepteurs allemands, ni le conservatisme évolutif des Japonais, ni l’exubérance technologique de certains Coréens. Un Buick affiche une allure totalement américaine, et c’est bien ainsi.
Ce qui est plus significatif, c’est que Buick a fait en sorte que de nombreuses aides à la conduite avancées de l’Enclave, auparavant en option, soient de série sur tous les niveaux de finition. Il s’agit notamment de l’alerte de collision avant avec freinage d’urgence automatique, de l’assistance au maintien dans la voie (qui aide l’Enclave à revenir dans sa voie s’il commence à dévier de la ligne de démarcation) et de la surveillance des angles morts. Des notions de sécurité importantes qui devraient désormais faire partie de tous les nouveaux véhicules sur le marché.
Même moteur
Sous le capot, pas de grande trouvaille. Le moteur V6 qui s’y trouve est un rappel du passé tellement il est en fonction depuis longtemps. Mais il est sans aucun doute la plus belle démonstration de l’adage « pourquoi changer ce qui fonctionne ». Ses 310 chevaux sont nerveux à souhait et d’une grande douceur.
Le grand Buick Enclave peut accueillir jusqu’à sept passagers. Et conserve assez d’espace pour ajouter plus de 600 litres de chargement. C’est plus que la majorité des fourgonnettes sur le marché.
Buick l’a dit et répété, ce sont les familles canadiennes avec de jeunes enfants ou des adolescents qui sont la cible idéale. Vous aurez compris que, malheureusement, j’ai un peu dépassé ce stade et que je suis aujourd’hui du côté des grands-parents. L’usage abondant de l’espace intérieur n’est donc pas une priorité à mes yeux, sauf si on envisage une sortie en grande famille.
Je me suis donc permis de jeter un œil critique à l’arrière, d’autant que ma souplesse légendaire et ma taille de jeune athlète exigent quand même certains compromis pour assurer mon confort. J’ai apprécié l’espace suffisant entre les fauteuils capitaine de la deuxième qui permettent d’accéder facilement à la troisième rangée sans trop de contorsions, même si j’admets n’avoir aucune envie de m’y faufiler trop souvent.
Il est cependant facile de rabattre le siège et de monter à l’arrière par le côté. Il y a certainement assez d’espace pour accueillir facilement de jeunes enfants à la troisième rangée ou même des adolescents pas trop rechigneux. Je parie cependant ma paie de la semaine qu’ils vont se battre pour occuper la deuxième rangée.
Bien outillé
Le Buick Enclave dispose d’un rouage intégral, d’un roulement d’une grande douceur, d’une bonne puissance et de plusieurs facteurs qui le rendent plus attirant que la moyenne de ses compétiteurs. Il se mesure sans honte à tous les autres véhicules sept passagers. Alors pourquoi l’oublie-t-on si souvent?
C’est dommage, car il faut bien l’avouer, l’Enclave fournit tout ce qu’il promet. Il est vrai que l’intérieur est un peu plus éclatant que ses rivaux, une tendance totalement américaine, mais si on aime le genre, il devient un sérieux concurrent.
Gourmand? Pas plus que la moyenne. Amusant? Pas vraiment, mais est-ce vraiment sa mission?
La réalité, c’est qu’il est agréable au look, agréable en conduite et pas si dispendieux pour quiconque est dans le marché des véhicules de luxe. Pourquoi vous en priver?