Et dès les premiers kilomètres, j’ai compris que ce gros bébé de 2600 kilos n’était pas là pour faire semblant. Avec ses deux moteurs électriques qui développent 515 chevaux et un couple de 450 lb-pi, elle décolle comme une fusée, sans bruit, mais avec nervosité. Ce n’est pas le genre de puissance qu’on utilise pour aller chercher le lait au dépanneur (on ne ferait jamais ça), mais quand vient le temps de dépasser un conducteur un peu trop lent à notre goût, on le fait avec plaisir, et sans risque.
Malgré son poids imposant, la Cadillac ne donne jamais l’impression d’être lourde. La répartition du poids est bien pensée, le centre de gravité est bas, et la tenue de route est étonnamment rassurante. Ce n’est pas une voiture sport, entendons-nous. La direction manque un peu, beaucoup, de mordant, et la suspension mise davantage sur le confort que sur la rigidité. Mais c’est justement là que la Lyriq se distingue : elle ne cherche pas à jouer dans la cour des bolides sportifs. Elle préfère vous envelopper dans un cocon de luxe. C’est l’expression même de la famille Cadillac.
L’habitacle est un véritable salon roulant. L’écran incurvé de 33 pouces de large – oui, cela peut sembler abusif dans une voiture et je sais que certaines personnes ont littéralement des télés de cette largeur – attire l’œil, mais c’est l’ensemble qui impressionne. Matériaux de bonne qualité, éclairage d’ambiance personnalisable, espace généreux à l’avant comme à l’arrière… On s’y sent bien. À la condition d’aimer le style un peu bling-bling tout à fait nord-américain et auquel Cadillac adhère sans difficulté. Le coffre, lui, offre plus de 790 litres de volume, ce qui est parfait pour les escapades en famille ou les virées au chalet.
Côté techno, Cadillac n’a pas lésiné. L’intégration de Google Built-In rend l’expérience intuitive, et le système audio AKG à 19 haut-parleurs fait le travail, même s’il ne m’a pas complètement satisfait. Il faut jouer un peu dans les réglages pour en tirer le meilleur, et mes qualités de sonorisateur n’ont pas suffi à lui rendre justice. Soyons honnêtes : il sonne quand même mieux que la plupart, mais il manquait une certaine chaleur aux sons. Un bien petit détail, dois-je le dire.
L’autonomie? Un autre point fort. Cadillac annonce 513 kilomètres, et j’ai facilement atteint les 480 en conduite normale, avec la climatisation en marche et sur des routes assez variées : ville, campagne, autoroute. La recharge rapide permet de récupérer une centaine de kilomètres en une dizaine de minutes, et à la maison, une borne de niveau 2 fait le plein pendant la nuit.
Évidemment, tout n’est pas parfait. L’interface multimédia peut parfois être un brin capricieuse et exige pas mal d’attention afin de bien être maîtrisée. Certains plastiques à l’arrière trahissent aussi un peu la personnalité de grand luxe à laquelle Cadillac aimerait bien ressembler. En gros, on aurait pu pousser un peu plus loin la sophistication des matériaux. À près de 85 000 $, on devient plus exigeant, c’est normal.
Mais malgré ces petits bémols, la Lyriq m’a satisfait. Elle ne cherche pas à imiter ses concurrents. Elle affiche son propre style, sa propre personnalité, avec, avouons-le, un certain aplomb et beaucoup d’élégance. Particulièrement au niveau esthétique extérieur, une valeur que Cadillac a retrouvée depuis quelques années et que l’on renouvelle avec bonheur dans chacun des nouveaux modèles. Et surtout, avec ce petit quelque chose typique de Cadillac : une prestance tranquille, un confort assumé et une volonté de s’imposer comme une option de luxe à l’ère électrique.
Je dois admettre que Cadillac n’a jamais été mon genre favori. Mais il faut reconnaître à la Cadillac Lyriq une personnalité et une réussite qui laissent présumer de belles années pour la marque américaine.