La mère de trois adolescents, Lucie Charbonneau, habite Otterburn Park. Elle déplore la décision de la Municipalité de céder la gestion du camp de jour cette année à l’entreprise privée Gestion Vincent et Limoges (GVL). Du même coup, les tarifs ont augmenté.
Elle a interpellé la Municipalité à plusieurs reprises. N’étant pas satisfaite des réponses reçues, elle a fait l’exercice de répertorier les tarifs des camps de jour de différentes municipalités. Elle retournera à la séance du conseil du 21 mai pour connaître les orientations des élus. Elle a décidé d’inscrire son plus jeune adolescent au camp de jour de Saint-Hyacinthe.
« Le camp de base à Otterburn Park coûte 100 $ par semaine, alors que le même camp de base va de 35 $ à 85 $ pour d’autres municipalités. C’est le même camp de base, c’est le même service, c’est le même descriptif sur le site Internet. Déjà, je trouve ça un peu particulier. Je ne comprends pas pourquoi on serait plus niaiseux que les autres. Pourquoi les citoyens d’Otterburn Park paient plus cher pour un même service? », questionne-t-elle.
Certaines municipalités offrent elles-mêmes le service de camp de jour et paient une partie de la facture. C’est le cas de Belœil qui a choisi de payer 50 % des frais. Mais Mme Charbonneau a été surprise de constater de grandes variations dans les prix pour le camp de base (les sorties non incluses) affichés par l’entreprise Gestion Vincent et Limoges. Le tarif pour les enfants d’Otterburn Park figure au sommet.
Otterburn Park, quant à elle, subventionne à hauteur de 60 000 $ le camp de jour.
Du cas par cas
Le propriétaire de GVL, Denis Vincent, maintient qu’il serait injuste de comparer des tarifs d’une municipalité à l’autre sans connaître les détails des négociations. Sans avoir vérifié le contrat le liant à Otterburn Park, il assure qu’il y a de nombreux critères pour établir des prix.
Le nombre d’enfants, les ratios animateurs-enfants, la publicité si elle est assumée par l’entreprise ou la municipalité et les loyers des locaux qu’ils utilisent sont quelques exemples. Certaines villes exigent que l’entreprise offre la formation DAFA de 35 heures. Certaines villes proposent d’offrir un salaire plus élevé pour les animateurs afin d’augmenter l’attractivité des postes.
« Le principal avantage, c’est notre variété. On offre beaucoup de thématiques différentes. Un moment donné, ça devient difficile pour les villes de trouver le personnel pour une semaine de théâtre, de cirque, de science, alors que nous, mon spécialiste de cirque peut être dans une ville une semaine et être dans une autre ville la semaine suivante. Je peux me permettre d’offrir plus de thématiques à un coût moindre », affirme M. Vincent.
À Otterburn Park, le ratio est d’un animateur pour 13 enfants. « Les gens ne pensent pas à ça. Il y a aussi des locaux qui coûtent plus cher. Ça demande beaucoup de travail et on fait appel à une entreprise spécialisée en camp de jour. Des petites villes comme la nôtre, on ne peut pas avoir l’expertise dans tout », ajoute le maire d’Otterburn Park, Denis Parent.