Je crois que la plus grande déception vient du camp de la mairesse sortante de Belœil Nadine Viau, qui laisse les rênes de la ville au nouveau venu Daniel Picard.
Je parle de surprise, mais c’est à moitié vrai. On m’a souvent demandé si M. Picard avait des chances, ou si Mme Viau allait rester mairesse. La vérité, c’est que je n’en savais rien. Ce que je répondais à tous, c’est que nous n’avons pas de sondages dans nos municipalités. Il est donc très hasardeux de se livrer à des spéculations. On se fie à nos impressions, les réseaux sociaux, les séances de conseil municipal. Ce qui peut nous tromper!
Mais prenons des villes comme Otterburn Park, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Antoine-sur-Richelieu. Les élus sortants y faisaient face à des adversaires qui semblaient plutôt solides – des candidats à l’aise sur les réseaux sociaux, possédant une bonne expérience de gestion ou même d’anciens élus. Dans les trois cas, on pouvait croire que les maires sortants étaient en danger. Pourtant, ils ont conservé leur siège, avec deux ou même trois fois plus de votes!
Si on se fiait aux périodes de questions parfois intenses ou aux nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, on aurait pu croire que leur temps était compté. Finalement, il faut croire que les électeurs ont apprécié leur travail.
Cela montre encore une fois que les séances publiques de conseil n’attirent pas tant de monde et que peu de citoyens s’y intéressent réellement. Probablement en raison d’un manque de transparence et d’une certaine lourdeur administrative, mais ce sera le sujet d’une autre chronique. Disons juste que c’est vraiment « plate ».
Et c’est encore une fois la preuve que les réseaux sociaux ne reflètent pas toujours la réalité. J’avais l’impression que certains élus sortants étaient la cible d’une forme de colère populaire. Mais après une relecture des pages et une analyse rapide, on se rend compte que ce sont souvent les mêmes internautes qui s’en prennent aux élus, au sein des mêmes canaux de conversations limités, que ce soit une page Spotted ou une page officielle de candidats. Ces espaces attirent finalement un public limité, et on constate que les réseaux sociaux n’ont peut-être pas tant d’influence sur une campagne électorale municipale.
Ce n’est bien sûr pas une analyse scientifique ou empirique, mais plutôt une impression générale.
Peut-être que, dans le cas de Belœil, ce qui a fait la différence, c’est l’énorme couverture médiatique du mandat de l’équipe de Nadine Viau au cours des quatre dernières années. Certains dossiers ont fait couler beaucoup d’encre dans nos pages, mais aussi dans les médias nationaux.
Dans les dernières semaines, ces mêmes médias ont porté beaucoup d’attention à Belœil, ce qui a pu jouer contre Mme Viau. En même temps, ils s’intéressaient aussi à des projets positifs, comme la piscine en eaux vives. Cette attention médiatique peut donc s’avérer à double tranchant.
Sur ce, bonne chance aux nouveaux comme aux anciens élus. En espérant un mandat un peu plus calme cette fois.
