Je suis surpris, même si depuis le début de cette élection partielle, le dépôt de cette candidature soulevait des questions. En étudiant les documents et les adresses de M. Bérubé, on pouvait facilement constater que le candidat ne vivait pas à Belœil depuis un an, ce qui est un prérequis pour se présenter à une élection. Et lorsque les faits ont été présentés à l’équipe d’Oser Belœil, le parti de M. Bérubé, on a préféré la voie de l’aveuglement volontaire. Avec de la bonne foi, peut-être, comme répond la cheffe du parti et mairesse de Belœil, Nadine Viau. Supposons que c’est le cas.
Car le parti s’est toujours défendu. En juin dernier, le porte-parole du parti, Mathieu Morin, affirmait que les documents de M. Bérubé étaient en règle (ils ne l’étaient pas, finalement).
Mais il est vrai que M. Bérubé était un « gars de Belœil », si vous me passez l’expression. Il est impliqué au sein des organismes de la ville, il possède son entreprise à Belœil, il vit maintenant ici. Son implication locale est manifeste. Et comme le rappelait M. Morin, des candidats ont déjà eu à faire face à des remises en doute de leur éligibilité une fois élus. Chaque fois, ces tentatives ont échoué. Mais encore une fois, l’interprétation légale des décisions avait été critiquée. Je ne rentre pas dans le détail, puisque clairement, M. Bérubé n’a pas l’intention de contester la décision de la CMQ et qu’il a lui-même annoncé sa démission avant la sortie de la conclusion.
Malgré les manquements concernant l’éligibilité, je pensais que le résultat des élections sans équivoque, la victoire écrasante de Marco Bérubé ainsi que sa participation à la vie collective auraient poussé la CMQ à passer l’éponge sur les détails techniques au nom de la démocratie. Un juge de la cour supérieure avait déjà tranché en ce sens, à la faveur du maire de Laval Marc Demers. Même si Marc Demers n’avait pas été résident de façon continue à Laval dans l’année avant l’élection générale, le juge avait reconnu l’implication locale du candidat. Voilà pourquoi le cas Bérubé me surprend. Mais bon, la publication à venir de la décision de la CMQ nous éclairera peut-être sur cette décision.
On se retrouve donc à la case départ. La majorité des sièges du conseil vient d’être enlevée à Mme Viau. On peut supposer que les deux autres partis présents autour de la table, soit Belœil gagnant et Belœil, c’est nous! voudront tenter leur chance. Il faut mentionner que la bande de Belœil gagnant a mené à fond de train les efforts pour faire reconnaître l’inéligibilité de M. Bérubé. Jean-Yves Labadie, qui avait tenté sa chance pour le parti contre Marco Bérubé, essayera peut-être de reprendre le siège. Il me dit qu’il évalue la situation en ce moment.
Et dernière chose : malgré les articles du journal démontrant clairement des irrégularités, on aurait pu s’attendre à ce que la Ville et la présidente d’élection posent plus de questions à l’équipe d’Oser Belœil. Mais on comprend que la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités ne leur confère pas ce pouvoir et que l’on se fie à la déclaration sous serment du candidat. Et on sait qu’un système basé uniquement sur la bonne foi des gens, ça ne vaut pas grand-chose. Un petit ménage s’impose ici.