L’ordre de couper les 8730 arbres et remplir les marais a été donné et, actuellement, on assiste, sidérés et impuissants, au massacre. Depuis trois semaines, on coupe 14 heures par jour des arbres matures d’une forêt immensément diversifiée et, depuis trois jours, des centaines de camions remblaient les étangs.
Pourtant, en 2022, une entente est signée à Montréal, dans le cadre mondial de la biodiversité pour la conservation stratégique de la biodiversité de la nature. Aussi, depuis quelques années, on nous souligne l’importance de valoriser les corridors forestiers en Montérégie pour la libre circulation de la faune, nommée connectivité écologique. Malheureusement, ces deux grandes résolutions sont trahies par le gouvernement de la CAQ.
Selon Stéphanie Pellerin, doctorante de l’UdeM en milieux humides, ce lieu est unique dans notre région, par sa richesse pour la biodiversité mais aussi pour sa vocation lors des inondations. On se souvient des inondations répétées le long du Richelieu dans ce secteur.
Paolo Cerruti, PDG de Northvolt Amérique du Nord, a affirmé que c’est la faute de Benoit Charrette, ministre de l’Environnement, qui ne l’a pas dit…
Depuis 2020, selon la loi 66, seuls les projets très importants sont soumis au BAPE. Toutefois, Northvolt n’a pas eu à se soumettre à cette règle, car on a adopté un nouveau règlement en juillet 2023 en élevant le seuil pour la filière batterie de 50 000 à 60 000 tonnes de cathodes!
Rappelons que le budget du ministère de l’Environnement est de 0,34 % du budget global du Québec, que ses ressources sont limitées; ce ministère n’a pas le pouvoir d’encadrer, de diriger les activités des autres ministères pour protéger l’environnement. Il ne peut que servir de caution verte en affirmant sur les tribunes que « nous avons les procédures les plus strictes au monde en matière d’environnement ».
Dans ce courant de transition énergétique, alors que l’on nous fait croire que l’électrification du transport va régler tous les problèmes, la journaliste Celia Izoard affirme que nous avons recours à l’industrie la plus polluante que l’on connaisse, soit celle de l’extraction colossale des métaux lourds qui détruit de manière souvent irrémédiable nos forêts et nos environnements de vie.
Sans étude du BAPE, on ne peut mesurer la pollution par le bruit, la pollution de l’air (produits chimiques, transport constant des camions), la pollution de l’eau rejetée dans la rivière Richelieu qui aura servi au refroidissement des appareils dans l’usine.
Actuellement, on détruit la forêt mature et les marais qui captaient le carbone. Aujourd’hui, les tortues sont ensevelies sous les tonnes de pierres! Quel désastre!
Il faut se lever debout et dire que c’est assez, que nous tenons à notre démocratie!
Chantal Breton
Citoyenne de Belœil
