Dans un courriel transmis aux abonnés de Léo Vigor le 30 novembre, la famille Lamontagne et Papillon, propriétaire de l’entreprise, remercie la clientèle pour sa fidélité et ceux qui ont fait partie de l’équipe au fil des années, mais annonce « avec un mélange de tristesse et de gratitude » la fermeture prochaine du commerce. On invite aussi les clients à revenir à la boutique pour profiter des soldes de fermeture et poser toutes les questions concernant cette décision.
En entrevue avec L’ŒIL, la propriétaire Annie Lamontagne confirme que la décision a été longuement mûrie et que les pour et les contre ont bien été pesés avant d’arriver à cette conclusion. « Cela faisait quelques mois que l’on se posait des questions et on devait décider si on renouvelait notre bail en 2024. On ne se cachera pas que la pandémie nous a fait très mal et a changé la dynamique : davantage de gens sont en télétravail et n’ont plus les mêmes besoins pour s’habiller. De plus, on fait face à des géants avec le commerce en ligne. Et quand les temps sont plus durs économiquement, c’est normal de couper dans les vêtements de luxe en premier. » Cette conjoncture difficile a mené à la « décision d’affaires » de mettre fin à l’aventure Léo Vigor, la dernière boutique spécialisée de vêtements pour hommes encore en activité dans la région.
« Depuis l’annonce, des larmes, il en coule beaucoup à la boutique. On a été bercés d’amour par nos clients. C’est surprenant de voir cet amour et ça nous fait chaud au cœur », poursuit Annie Lamontagne. Plusieurs témoignages ont effectivement fusé depuis l’annonce pour souligner l’apport du commerce dans la région belœilloise. La propriétaire prend volontiers cet amour et en renvoie une partie à ses parents, les « pionniers » qui ont fondé Léo Vigor. « Ils avaient à cœur le service à la clientèle, une personne à la fois. C’est une grande famille qu’on quitte en mettant fin aux activités. […] Mais on quitte la tête haute. »
Fermeture cet hiver
Au moment de mettre sous presse, la date de fermeture officielle n’était pas encore annoncée, mais elle sera « entre les fêtes et le printemps », estime Mme Lamontagne. « En ce moment, les soldes sont de 25 à 50 % sur tout en magasin, mais ça va augmenter plus on va approcher de la fermeture. On ne manquera pas de stock d’ici Noël, ça, c’est certain », assure-t-elle. Le commerce situé au 276, rue Duvernay, à Belœil, demeure ouvert du mardi au samedi.
Après la fermeture définitive de Léo Vigor, Annie Lamontagne souhaite s’accorder « un petit congé » avant de relever de nouveaux défis. Elle prévoit aussi de changer de branche après avoir consacré une grande partie de sa vie au service à la clientèle.
Bref historique de l’entreprise
Les origines de l’entreprise familiale remontent à 1940, lorsque René Lamontagne a fondé René Lamontagne tailleur à Montréal. Son fils Yvan a ensuite repris l’entreprise en 1975 et a, avec son épouse Fernande Papillon, ouvert d’autres boutiques, dont Léo Vigor à Belœil. À leur retraite, c’est leur fille Annie qui a repris le flambeau, poursuivant la tradition familiale.
