À quelques jours de l’arrivée du REM, exo se disait prêt à mettre en service son nouveau réseau d’autobus complètement repensé dans les secteurs concernés, tout en rappelant qu’il y aura une petite période de rodage et de transition. Le porte-parole d’exo Jean-Maxime St-Hilaire soutient que les nouvelles lignes doivent améliorer les déplacements locaux et augmenter la fréquence des passages sur le réseau. Il a aussi soutenu que plus de 200 chauffeurs ont reçu des formations autant théoriques que pratiques en vue de cette nouvelle réalité.
Du côté de la ligne 300, qui traverse notamment Mont-Saint-Hilaire, Belœil, McMasterville et Saint-Basile-le-Grand, on propose 13 départs en direction de Brossard en semaine et 15 dans l’autre direction. En heure de pointe, les départs sont approximativement toutes les 20 minutes à partir de Mont-Saint-Hilaire le matin et toutes les 30 minutes à partir du REM en fin de journée.
Manque de formation
Certains chauffeurs d’autobus couvrant le secteur de la Vallée-du-Richelieu ne partageaient pas l’enthousiasme d’exo quant à l’arrivée en place du REM, affirmant que la seule formation qu’ils ont reçue est une visite guidée des installations dans la dernière semaine. « On veut avoir l’air professionnels et satisfaire nos clients. Je réponds quoi aux questions sur comment ça va marcher au REM? », se demande l’un d’eux. Selon lui, les chauffeurs d’autobus ne sont pas outillés pour bien guider les usagers qui voient leur quotidien chamboulé par un nouveau moyen de transport. « Si tout avait été bien fait, on aurait aussi montré le trajet à emprunter du début à la fin à tous les chauffeurs. Ça aurait préparé les nouveaux chauffeurs et ça aurait servi de refresh pour les anciens », soutient-il.
Première journée réussie
L’ŒIL a embarqué dans un bus 300 lundi pour effectivement constater que beaucoup de personnes se posaient des questions sur ce qui les attendait une fois arrivées à Brossard. Certains passagers ignoraient même qu’ils ne se rendaient plus à Montréal directement, mais le chauffeur les a guidés au mieux de sa connaissance. La fameuse panne d’une heure du REM n’a pas eu d’incidence directe sur le service offert par exo, qui considère cette première journée satisfaisante. « La très grande majorité de nos autobus sont arrivés à l’heure à destination. Bien sûr, il y a eu quelques petites erreurs humaines, mais c’est bien normal pour un changement d’une telle envergure », soutient M. St-Hilaire.
Le voyage auquel le journaliste a participé, réalisé en dehors des heures de pointe, n’a heureusement pas connu de problème particulier. Mis à part la confusion dans le visage de certains usagers par rapport à ce qui les attendait au REM, tout s’est assez bien passé et la circulation a été fluide tout au long du trajet. Le bus a pourtant accusé un léger retard de 7 minutes sur son horaire, essentiellement causé par une mauvaise synchronisation des feux de circulation. Le débarquement s’est fait sans problème à la porte de la station, mais ceux qui veulent prendre la 300 au retour doivent se rendre au quai 4, situé à environ 400 pieds de la station dans un couloir extérieur ouvert aux éléments, une situation qui risque de déplaire à certains usagers cet hiver, anticipe un chauffeur.
Au retour, malgré des conditions presque optimales, sans un seul arrêt sur le trajet, le retard était tout de même de 4 minutes sur l’heure prévue. Si le nouveau trajet de la ligne 300 reste essentiellement inchangé, notre chauffeur craint l’éventualité d’un bouchon à la sortie de Rome de l’autoroute 30, qui promet d’être particulièrement achalandée par sa proximité avec le Quartier DIX30. Avec les vacances de la construction qui battent leur plein, le portrait sur la route est loin de la réalité, qui devrait en plus s’intensifier dès la troisième semaine d’août avec la rentrée au cégep. Les prochaines semaines seront donc cruciales quant au succès de ce nouveau service.