9 janvier 2019 - 14:27
Ce dimanche au Centre culturel
Charles Richard-Hamelin de retour à Belœil avec le Quatuor Saguenay
Par: Olivier Dénommée
Charles Richard-Hamelin est un excellent pianiste, mais se garde quelques défis pour plus tard dans sa carrière, comme le Concerto pour piano no 2 de Brahms ou les dernières sonates de Schubert. « Je veux encore acquérir de la maturité avant de m’y attaquer », mentionne-t-il humblement.
Photo Elizabeth Delage

Charles Richard-Hamelin est un excellent pianiste, mais se garde quelques défis pour plus tard dans sa carrière, comme le Concerto pour piano no 2 de Brahms ou les dernières sonates de Schubert. « Je veux encore acquérir de la maturité avant de m’y attaquer », mentionne-t-il humblement. Photo Elizabeth Delage

Le Quatuor Saguenay (anciennement Quatuor Alcan) est composé de Nathalie Camus, David Ellis, Marie Bégin et Luc Beauchemin. Photo Paul Cimon

Le Quatuor Saguenay (anciennement Quatuor Alcan) est composé de Nathalie Camus, David Ellis, Marie Bégin et Luc Beauchemin. Photo Paul Cimon

Depuis qu’il est reparti avec la médaille d’argent et le prix Krystian Zimerman lors du Concours international de piano Frédéric-Chopin à Varsovie en 2015, Charles Richard-Hamelin est devenu un des jeunes pianistes les plus sollicités. Après une année de près de 90 concerts un peu partout dans le monde, l’interprète de 29 ans démarre 2019 avec un concert au Centre culturel de Belœil le 13 janvier en compagnie du Quatuor Saguenay.

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Charles Richard-Hamelin appréhende une nouvelle année fort occupée. Plusieurs dates de concerts sont déjà au programme au Canada et en Europe, mais aussi quelques-unes en Asie. Mais il garde un attachement particulier pour le public québécois, qu’il sent « curieux et ouvert d’esprit ». « Ceux qui assistent à mes concerts ne me connaissent pas tous ou ne connaissent pas les œuvres que j’interprète. Plusieurs se donnent simplement la chance de faire de belles découvertes », se réjouit-il en entrevue téléphonique. C’est d’autant plus vrai pour le public du Centre culturel de Belœil, dont la part de musique classique n’est pas majoritaire dans sa programmation.

Œuvres coups de cœur
Dimanche, Charles Richard-Hamelin et le Quatuor Saguenay (anciennement Quatuor Alcan) exploreront trois compositeurs : Claude Debussy, Frédéric Chopin et Antonín Dvořák. « Il n’y a pas de fil particulier entre les pièces mis à part que ce sont toutes des œuvres coups de cœur. » Le Quatuor Saguenay interprétera le Quatuor à cordes opus 10 de Debussy avant de laisser la place à Charles Richard-Hamelin avec les Images oubliées, compositions un peu moins jouées du compositeur impressionniste.
« Je jouerai ensuite des pièces de Chopin, où on pourra entendre deux de ses facettes, dont ses racines polonaises », poursuit le pianiste qui a gagné sa notoriété à travers son interprétation des œuvres de Chopin. En seconde partie de concert, il joindra ses forces à celles du quatuor pour jouer le fameux Quintette pour piano no 2 de Dvořák. « Cette œuvre est parmi les classiques de répertoire en quintette et contient beaucoup d’influences folkloriques », note-t-il.
Selon le pianiste, cet après-midi sera sous le signe de la découverte pour plusieurs spectateurs, en plus d’être une rare occasion d’apprécier de la musique de chambre en quintette à Belœil. « C’est un plaisir d’avoir la chance d’entendre cinq musiciens dialoguer à travers leurs instruments, surtout qu’on essaie souvent de se surprendre! Ça vaut la peine de ne pas juste nous entendre sur disque », conclut Charles Richard-Hamelin. Le concert du dimanche 13 janvier débute à 15 h au Centre culturel de Belœil.

Trois albums en 2019
À travers son année de tournée, Charles Richard-Hamelin devrait trouver le temps de lancer trois albums dans les prochains mois, tous sous l’étiquette Analekta : le second volume de l’intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven avec Andrew Wan, violon solo de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), un disque d’œuvres solo au piano de Chopin et un enregistrement live des deux concertos de Chopin avec l’OSM sous la direction de Kent Nagano. « Jouer avec l’OSM, c’était un vieux rêve de jeunesse que j’ai réalisé », déclare le pianiste.
À une époque où la plupart des artistes délaissent le médium du disque compact, les musiciens classiques vont donc à contre-courant, mais cela n’inquiète pas outre mesure Charles Richard-Hamelin. « Le CD est toujours pertinent et le sera probablement encore pendant quelques années, du moins dans le classique. Contrairement aux artistes pop, je ne propose pas d’autre merch que mes disques… je ne pense pas être prêt à vendre des t-shirts avec ma face dessus », lance-t-il en riant. Un disque physique est aussi une belle occasion pour les spectateurs de repartir chez eux avec quelque chose de tangible après un spectacle qui leur a plu. C’est aussi un beau prétexte pour échanger avec ses fans qui viennent le voir pour obtenir une signature. Il se fera d’ailleurs un plaisir de rencontrer les spectateurs intéressés à la fin de sa performance dimanche.

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