Vous connaissez le concept : il s’agit d’une boîte, d’une mini-bibliothèque, qu’on installe dans une communauté. Tout le monde peut y déposer un livre ou en amasser un qui lui plaît. C’est basé sur le principe de l’échange, du partage. On se défait des livres que nous voulons partager avec les autres; on emprunte les bons livres laissés par nos voisins. En principe…
En fait, pour revenir à ma fixation, ce n’est pas tant l’objet qui me fascine. C’est le portrait qu’il nous renvoie de notre société. Chaque fois que je m’arrête à côté d’un croque-livre, je prends en photo son contenu. Je vous dirais que 80 % du temps, le contenu d’une poubelle serait plus pertinent! De vieux romans tout défaits, des livres scolaires qui datent de plusieurs décennies, des revues de chasse déchirées, des ouvrages de spiritualité louche trouvés dans une vente de garage. Mon préféré reste un roman d’Agatha Christie sans la reliure et tellement magané que le généreux donateur a dû le laisser dans un sac de plastique de type Ziplock pour garder les pages ensemble (petit rappel : la bibliothèque municipale a des livres gratuits en meilleur état. Allez à la bibliothèque!).
J’ai déjà vu un Le Code Da Vinci par ici ou un roman de la série Millenium par là. Vous pourrez sûrement me trouver de bons exemples. Mais sinon, surtout de mauvais livres pour garnir ma collection de photos.
Sans surveillance, des gens en profitent pour refiler leurs moins bons livres. Pire! Ils profitent de ce système pour volontairement se départir d’ouvrages qui leur polluent la vie au lieu de les jeter.
J’ai souvent écrit que j’ai un anarchiste qui sommeille en moi. Mais il y a aussi un gars très concret qui suppose que si tu n’as pas un minimum de surveillance, y a des égoïstes ou des égocentriques qui vont profiter un peu du système.
Long préambule pour parler de chiens et de batteries (ben oui, y avait un lien avec le titre!). D’abord les chiens. La Ville de Belœil est encore aux prises avec le problème du parc à chien et les voisins en sont maintenant rendus à signer des pétitions pour demander sa fermeture. Notamment, les voisins du parc affirment que les utilisateurs du parc ne respectent pas les règles. Et plus le temps avance, plus les élus de la Ville commencent à laisser entendre qu’une fermeture est peut-être un jour envisageable. En juin dernier, la mairesse Nadine Viau, dans une rencontre avec les utilisateurs, leur donnait un genre d’ultimatum soft. Elle leur demandait de se discipliner, que l’avenir du parc dépendait de leur attitude. J’ai su dès ce moment que l’avenir du parc était menacé. Parce que si tu ne mets pas littéralement un garde à l’entrée ou une caméra, avec menaces de contraventions, des utilisateurs vont immanquablement troubler la paix; des chiens vont aboyer ou se promener sans laisse dans le quartier, les heures ne seront pas respectées. On est comme ça!
Une ligne sur les batteries. Northvolt a réalisé une étude des espèces animales sur son terrain, mais refuse de dévoiler les études au journaliste du Devoir qui en a fait la demande (page 7). Et sans BAPE, on ne connaîtrait pas tout à fait l’impact de l’usine sur le milieu. La réponse de l’usine sur toutes les questions environnementales, si je paraphrase, est « faites-nous confiance ».
Non merci. Je ne fais pas confiance aux gens pour gérer une poignée de livres ou respecter les heures d’un parc à chien. Pour une usine de 7 milliards de dollars, il me faut un peu plus de garanties.