Le Club radioamateur VE2CWQ (Canwarn-Québec) regroupe environ 130 membres, dont plusieurs de la région. C’est d’ailleurs à Mont-Saint-Hilaire que le groupe s’est donné rendez-vous pour son 8e « Field Day », les 25 et 26 juin. « Il existe une trentaine de clubs comme le nôtre au Québec. C’est un beau hobby, qui n’est pas trop forçant, et c’est surtout grâce à des activités comme les Field Days que le club se fait connaître », estime Bernard Bouchard, vice-président. Selon lui, plus d’une vingtaine de membres ont participé à l’activité et autant de curieux sont passés poser des questions pour en savoir plus sur ce qu’ils faisaient.
Le « Field Day » est l’événement en direct le plus populaire organisé annuellement au Canada et aux États-Unis, où on estime à plus de 35 000 les radioamateurs se réunissant avec pour objectif d’établir le contact avec le plus de radioamateurs situés le plus loin possible et pour mettre en pratique les méthodes de communication qui pourraient éventuellement être mises à profit en cas de situations d’urgence. Si la radioamateur est considérée comme désuète à l’ère d’Internet et des téléphones cellulaires, cette technologie peut encore s’avérer nécessaire lorsqu’il y a un bris de réseau – la panne chez Rogers est un excellent exemple récent – ou encore en cas de conditions extrêmes, comme la violente tempête dans les Laurentides survenue en mai dernier. Le club a aussi été très actif dimanche dernier alors que de nombreuses cellules orageuses survolaient le Québec. « Lorsqu’Internet et les réseaux cellulaires ne marchent plus, il ne reste que nous pour assurer les communications », illustre le vice-président.
Spécialité météo
« La vocation première de notre club, c’est principalement de s’occuper de la météo et des mesures d’urgence. Nous restons à l’affût quand il annonce du mauvais temps. On est un peu les yeux et les oreilles d’Environnement Canada, car, malgré les radars, il y a certaines choses qu’ils n’arrivent pas à prévoir », note M. Bouchard.
« Par exemple, Environnement Canada pourrait déclencher une alerte parce que quelqu’un sur le terrain a vu quelque chose passer », renchérit Benoit Delage, responsable du comité météo au Club. Les radioamateurs ont donc un rôle privilégié, étant souvent en contact avec les autorités et les services d’urgence en cas de besoin. Le territoire du club est plutôt vaste : en plus de celle à Mont-Saint-Hilaire, d’autres antennes lui appartenant se trouvent entre autres à Joliette, Montréal, Notre-Dame-du-Mont-Carmel et Sherbrooke pour ne nommer que quelques localités. « On est mieux équipés que la SQ! », commente Bernard Bouchard.
Club accessible
Le Club attire des membres de toutes sortes de professions, comme des pompiers, des policiers, des professeurs… et même un curé à la retraite! « Mais il y a assez peu de femmes parmi nous. La plupart des femmes du club sont les conjointes d’un autre membre », remarque M. Bouchard. Plusieurs raisons sont bonnes pour joindre un club de radioamateur. « J’ai commencé à m’y intéresser pour le travail alors que j’étais paramédic. J’avais particulièrement un intérêt pour les mesures d’urgence », se souvient Benoit Delage. Frédéric Gauthier, directeur du Club, a pour sa part été initié à la radioamateur par un ami. « On a rapidement acheté le livre pour passer l’examen, que l’on a passé un mois et demi plus tard! »M. Gauthier, même lorsqu’il est devenu non-voyant quelques années après avoir obtenu sa licence, est parvenu à poursuivre sa passion. « Lorsque je me procure du nouvel équipement, je cherche les modèles les plus bavards, ceux qui ont une synthèse vocale. Mais il reste souvent encore quelques obstacles à l’accessibilité, alors je mémorise les commandes. »
Plusieurs activités
Les radioamateurs ne manquent pas d’activités pour parfaire leur technique et interagir avec d’autres membres. « Il y a aussi le Hamfest [une convention où les amateurs peuvent vendre et acheter du matériel] ou des simulations de situations d’urgence, comme une d’accident de motoneige à laquelle nous avons participé il y a un certain temps à L’Assomption en compagnie de la police et des pompiers. D’autres activités, POTA et SOTA [Parks on the air et Summits on the air], peuvent se faire dans des parcs et des montagnes accrédités et recevoir des points pour établir des contacts », énumère Bernard Bouchard. Le mont Saint-Hilaire est justement un endroit accrédité SOTA. D’autres membres peuvent simplement s’amuser à bâtir eux-mêmes leur propre équipement radioamateur ou à l’améliorer. « La radioamateur, c’est aussi faire des expérimentations, des tests! C’est une radio expérimentale qui peut toujours être améliorée », conclut M. Bouchard.