10 juin 2015 - 00:00
Conditions difficiles pour les policiers en Haïti
Par: L'Oeil Régional
Les policiers canadiens de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) épaulent des policiers haîtiens qui travaillent dans des conditions difficiles avec peu de ressources.

Les policiers canadiens de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) épaulent des policiers haîtiens qui travaillent dans des conditions difficiles avec peu de ressources.

Des policiers sans autopatrouille et très souvent sans arme. Voici les piètres conditions de travail auxquelles a été confrontée l’agente Jennifer Chevalier du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) en arrivant dans son milieu de travail en Haïti.

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«Les bureaux ne sont pas nécessairement fonctionnels. Pas de véhicule, pas d’argent, tu veux faire quoi? Il y a parfois un véhicule pour 12 policiers. Certains se déplacent en tap tap (taxi collectif)», décrit-telle.

Mme Chevalier a donc travaillé les six premiers mois de son mandat en compagnie des policiers du commissariat de Fort National à Port-au-Prince, avant de travailler comme chef de l’Unité du Genre au Delta camp dans la capitale. Après quelques semaines passées au bureau sans accès à l’Internet, elle a finalement proposé à la sergente de payer pour le service… par ses propres moyens.

Consciente du manque de ressources des policiers haïtiens, Mme Chevalier a tout de même suggéré à ses collègues haïtiens d’être plus visibles sur le terrain en effectuant un travail similaire à celui des policiers communautaires au Québec. Visites d’écoles, de centres médicaux ou de tout autre lieu de rassemblement ont alors été ajoutées graduellement au programme. «Ce n’était pas acquis pour eux [de faire ce travail]. Je suis là pour les guider, pas pour imposer», considère-t-elle.

Les policiers canadiens affectés à la MINUSTAH n’ont pas un mandat exécutif. Ils sont armés, contrairement à plusieurs de leurs homologues haïtiens, mais n’ont pas le mandat de mettre en application les lois du pays. «On est dans la planification et le développement et on travaille pour qu’ils soient autonomes», souligne Mme Chevalier.

En bref

2004

La MINUSTAH a été lancée en 2004 car le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) considérait la situation en Haïti comme une menace à la paix et la sécurité, surtout dans la commune de Cité Soleil à Port-au-Prince. Les Casques bleus de l’ONU ont pris d’assaut le secteur afin de mettre fin à l’anarchie

15 octobre 2015

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé le mandat de la MINUSTAH jusqu’au 15 octobre 2015. Le Conseil a exprimé sa grande préoccupation face aux élections longtemps retardées et demande à la MINUSTAH de coordonner les activités d’assistance pour le bon déroulement des élections présidentielles prévues en octobre

89

Il y a 89 policiers canadiens affectés à la MINUSTAH, dont 20 d’entre eux sont des femmes. Les policiers s’impliquent sur le plan des enquêtes, du renseignement, de la restructuration de la police haïtienne, ou encore à l’Académie de police d’Haïti

9/10

Haïti figure au 9e rang des 10 états les plus fragiles au monde pour leur niveau de sécurité nationale, selon le magazine Foreign Policy

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