10 mai 2023 - 07:00
Construction d’école
Par: L'Oeil Régional
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Normand Teasdale a raison de vouloir une nouvelle école primaire sur son territoire. Dans la région, toutes les municipalités ont leur école primaire.

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Je ne vous ferai pas tout le discours de l’appartenance. Vous avez sans doute vous aussi de nombreux souvenirs de votre passage au primaire. Bien sûr, les jeunes de Saint-Mathieu-de-Belœil se forment les mêmes souvenirs, mais dans une autre ville. D’accord, Belœil est la porte à côté. Mais quand même.

Maintenant, je ne sais pas si le projet va se réaliser, puisque les discussions avec le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) en sont à leurs balbutiements. Toutefois, il est réconfortant de voir que toutes les villes de la région (ou presque) ont donné leur appui à Saint-Mathieu. Notamment Belœil, qui a dû faire avorter son projet de construire une école sur le terrain du parc de la Baronne, en 2021. Mais une école est toujours prévue pour Belœil, même si le terrain n’a pas encore été choisi.

Ceci dit, nous entendrons encore parler de construction d’écoles dans les prochaines années. D’abord, la construction d’une école à Saint-Mathieu viendrait à peine soulager la demande dans le secteur. À part l’école Le Petit-Bonheur, toutes les écoles primaires débordaient selon le CSSP.

Pas plus qu’elle ne tiendrait en compte non plus les nombreux futurs développements dans le secteur, que ce soit à Saint-Mathieu, qui prévoit ajouter plus de 600 logements sur son territoire. Et Belœil, avec ses 4000 portes à venir au nord des Bourgs de la Capitale, ajoutera une pression énorme sur le réseau.

Selon le CSSP, on peut prévoir un déficit de 15 classes en 2025-2026. C’est demain matin ça!

Et pour se faire encore plus pessimiste, pensons aux autres villes de la région. 900 portes de plus à Otterburn Park (dont la construction d’une nouvelle école ne tient même pas compte) et le développement à venir de la zone A-16 à Mont-Saint-Hilaire. Ça va déborder sur un sale temps. C’est le constat que fait le CSSP dans son rapport Planification des besoins d’espace 2021-2026.

Juste en 2021 et 2022, 15 demandes d’allocations ont été acheminées au ministère de l’Éducation. Parmi ces projets, il y a eu trois demandes de construction d’écoles primaires, deux demandes d’agrandissement d’écoles primaires et d’une d’école secondaire, cinq demandes d’ajout de modulaires, ainsi que quatre demandes de reconstruction partielle ou complète d’écoles primaires.

Et tout ça, c’est dans un contexte où le niveau de vétusté des écoles est plutôt avancé. Même si le gouvernement Legault a remis en doute en mars dernier le portrait de vétusté des écoles au Québec, soulignons quand même que seulement 15 % des écoles du CSSP atteignent la note de « satisfaisante ».

De toute façon, sans faire une guerre de chiffres, il faudra peut-être juste penser que le problème de nos écoles est justement la croissance démographique. Quand un nouveau quartier se développe, il ne vient pas nécessairement avec sa nouvelle école. Et c’est sûrement là qu’il faut mieux prévoir le futur. Maintenant, est-ce qu’une plus grande responsabilité devrait échoir aux promoteurs de mégas projets? Je ne sais franchement pas. Mais il faudra y penser.

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