Un des trois accusés de ce vol a plaidé coupable aux 12 chefs d’accusation auxquels il faisait face, le 29 avril dernier, au palais de justice de Sorel-Tracy. Yan Villeneuve, 40 ans de Saint-Marcel-de-Richelieu, a été remis en liberté sous plusieurs conditions, comme celle de ne pas communiquer avec Maxime Campeau-Viger, 37 ans, et Marc-André Guimond-Terrien, 33 ans, ses présumés complices.
Ces derniers font aussi face à une douzaine de chefs d’accusation, surtout de vols. Campeau-Viger, qui était recherché par la police et a été arrêté plus tard que les autres, subira son enquête sur mise en liberté le 7 mai prochain, alors que Guimond-Therrien a été mis en liberté avec des conditions.
Des voitures et des guichets
Selon l’exposé conjoint des faits lu en cour lorsque Yan Villeneuve a plaidé coupable, le premier vol est survenu le 29 août 2023, à Saint-Robert. La succursale Desjardins était fermée, mais le guichet était toujours actif. Les patrouilleurs ont constaté que les vitrines de la porte d’entrée étaient fracassées et la porte était endommagée. Sur place, il y avait une chaîne dont les extrémités étaient composées de deux crochets de remorquage, ainsi qu’un guichet automatique éventré et vidé de son contenu. Le montant volé a été établi à 186 000 $, les dommages causés au guichet évalués à 45 100 $ et les dommages à l’immeuble à 22 111,50 $. Le 18 décembre 2023, l’enquête a permis de récolter, sur la chaîne de remorquage, des échantillons d’ADN appartenant à Yan Villeneuve.
Le 26 décembre 2023, un événement semblable est survenu au guichet Desjardins de Saint-Mathieu-de-Belœil. Dans les minutes précédant la tentative de vol, un véhicule Honda Ridgeline a été volé à Boucherville. Ce même véhicule a été utilisé pour commettre ce vol, qui n’a finalement pas fonctionné. Il y avait tout de même des dommages s’élevant à plusieurs dizaines de milliers de dollars au guichet, au bâtiment et au véhicule. Sur les caméras de surveillance, les policiers ont constaté le même modus operandi que le vol à Saint-Robert, soit l’utilisation d’une chaîne de remorquage pour extirper le guichet de son socle.
Puis, le 31 décembre 2023, une troisième tentative de vol s’est déroulée dans un bâtiment municipal de Saint-Blaise-sur-Richelieu offrant également les services d’un guichet Desjardins. Dans les minutes et heures précédant le vol, un véhicule Honda Passport avait été volé à Saint-Jean-sur-Richelieu. Sur les caméras de surveillance, on peut apercevoir trois suspects, au visage couvert, avec le même modus operandi que les deux précédents vols. Suivant l’événement, le guichet était une perte totale et Desjardins a décidé de le fermer pour de bon.
Le 25 février 2024, le même guichet de Saint-Mathieu-de-Belœil a été attaqué. Encore une fois, un véhicule Honda Ridgeline a été volé à Longueuil et a servi au vol du guichet; une somme de 130 685 $ a été volée de ce guichet, qui a été retrouvé éventré et dépouillé sur le terrain d’une érablière.
ADN, textos et Honda
À partir de l’ADN de Yan Villeneuve, les enquêteurs ont pu remonter jusqu’aux complices, qui ont été géolocalisés près des lieux des vols de véhicules et de guichets. Des textos ont aussi incriminé Yan Villeneuve, qui a notamment envoyé un article de TVA Nouvelles à Maxime Campeau-Viger au sujet des succursales Desjardins qui allaient fermer versus celles qui allaient demeurer ouvertes.
En juin 2024, quatre perquisitions ont eu lieu dans des résidences à Carignan, Saint-Marcel-de-Richelieu, Rouville et Longueuil. En ce qui concerne Yan Villeneuve, des vêtements correspondant à ceux observés sur les caméras de surveillance ont été saisis. La perquisition dans la roulotte de Maxime Campeau-Viger ont révélé l’existence d’un programmeur de clés qui permettait de programmer ou reprogrammer des véhicules Honda Ridgeline, Passport et Pilot. Ce programmeur a été utilisé pour les vols des véhicules Honda utilisés pour les vols de guichets.
Le dossier de Yan Villeneuve sera de retour le 21 juillet prochain, au palais de justice de Sorel-Tracy, à l’étape de la sentence. Selon l’avocat de la défense, Me Dimitri Raymond, une suggestion commune pour la peine pourrait survenir dans ce dossier.
