C’est ce qui ressort du rapport annuel de l’organisation, dévoilé en juin dernier.

En 2024, le corps policier a enregistré 1862 crimes contre la personne, soit une hausse de 6 % par rapport à 2023. Cette augmentation s’explique notamment par une progression des infractions d’ordre sexuel (+11 %, passant de 281 à 313) et des voies de fait (+5 %, de 934 à 978). Pour François Boisclair, assistant-directeur de la Division des enquêtes et soutien, la hausse des crimes à caractère sexuel ne s’explique pas uniquement par une augmentation des cas, mais aussi par plusieurs facteurs structurels. Parmi eux, il cite des changements dans la législation – notamment en ce qui concerne les travailleurs du sexe –, une hausse des signalements à la DPJ, ainsi qu’une évolution dans les pratiques d’enquête et dans le volume de signalements transmis aux autorités. Le décompte des infractions sexuelles inclut également les cas de violence conjugale avec abus sexuel, les agressions lors de rencontres avec des inconnus (ex. : applications de rencontre ou usage de drogue du viol), ainsi que d’autres formes de violence. De plus, les victimes ont désormais tendance à avoir davantage confiance envers la police, ce qui favorise les dénonciations, ajoute M. Boisclair.

Les policiers ont enregistré deux tentatives de meurtre (aucune en 2023) et deux meurtres (contre un seul en 2023).

Toutefois, le nombre de vols qualifiés sur une personne ou un véhicule a presque doublé, passant de 16 à 31, tandis que les vols qualifiés dans des institutions financières ont connu une légère hausse (de 14 à 16).

Concernant les situations de crise, les tentatives de suicide ont diminué légèrement, passant de 177 à 174, tout comme le nombre de suicides, passant de 28 à 27. Les cas d’état mental perturbé, eux, ont bondi de 7 %, atteignant 1038 appels. « Les enjeux liés à la santé mentale ont encore une fois occupé une place centrale dans nos interventions », rappelle le directeur de la Régie, Marco Carrier. « Nos policiers sont régulièrement appelés à intervenir auprès de personnes en détresse, ce qui nous rappelle l’importance de la collaboration entre les forces de l’ordre et les ressources spécialisées. Nous avons poursuivi nos efforts de sensibilisation et de prévention, notamment en matière de violence conjugale, un fléau qui touche trop de familles. »

Plus de fraudes

Du côté des crimes contre la propriété, la situation s’est améliorée avec une baisse globale de 16 %. On note notamment une chute marquée des vols de véhicules (–61 %) et des vols à l’intérieur des véhicules (–37 %). Toutefois, les fraudes ont poursuivi leur progression (+6 %). « Les crimes économiques, notamment la fraude, continuent de prendre de l’ampleur et nécessitent une vigilance accrue ». La plupart des fraudes touchent le domaine des cartes de crédit, ou encore des transactions et des transferts d’argent sur la section Marketplace de Facebook. Selon M. Boisclair, la fraude de type « grand-parent » est aussi prévalente dans les chiffres. Il s’agit d’une fraude par téléphone où des individus tentent de se faire passer pour un membre de la famille de la personne appelée afin de lui soutirer de l’argent.

Enfin, les infractions liées aux stupéfiants affichent une hausse modérée (+12 %), avec 85 cas de possession de drogues. En revanche, les infractions à la Loi sur le cannabis (provinciale et fédérale) ont diminué. Les cas de conduite avec les capacités affaiblies ont légèrement baissé, passant de 220 à 200.

Appels

Le nombre total d’appels au 9-1-1 a reculé de 14 %, passant de 65 424 à 57 312 appels. Par contre, les appels administratifs ont bondi de 22 014, atteignant 71 637 appels en 2024. Cela porte le total à 134 022 appels traités par le Centre de communications d’urgence.

La Régie fête ses 20 ans
Créée en 2004 et entrée officiellement en service le 19 juin 2005, la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent célèbre cette année deux décennies de présence sur le territoire. Regroupant 17 municipalités de la Rive-Sud, elle dessert aujourd’hui plus de 223 000 citoyens répartis sur un vaste territoire de 740 km².

Au fil des ans, la Régie s’est imposée comme un service de police moderne et ancré dans sa communauté. Elle compte 360 employés, dont 258 policiers permanents, et gère chaque année près de 13 000 dossiers opérationnels. Son personnel est réparti entre plusieurs unités : enquête, identité judiciaire, patrouilles spécialisées (vélo, moto, nautique), sécurité routière, agents sociocommunautaires, sans oublier son centre d’urgence 9-1-1.