La coopérative est d’abord née d’une volonté locale avec l’adoption du Programme d’exonération financière québécoise pour les services d’aide domestique, dont l’objectif était de faciliter la création d’organismes en place qui viendrait en aide aux gens. Au départ, la mission d’Aide Atout s’articulait surtout autour de l’entretien ménager, même si elle offrait aussi des services d’aide à la personne.
Aujourd’hui, la coopérative dessert mensuellement entre 450 et 480 membres-utilisateurs. Le directeur général Jean Curadeau estime que l’organisme pourrait facilement desservir de deux à trois fois plus de clients, mais la main-d’œuvre manque pour répondre à cette demande.
La coopérative a donc décidé de miser sur la confiance de ses membres-utilisateurs actuels. «On veut davantage miser sur la qualité de service que d’essayer de desservir tout le monde en même temps pour que finalement, tu ne puisses pas être capable de répondre à grand-chose et que les gens ne soient pas satisfaits du service», illustre M. Curadeau.
Clientèle vieillissante
Environ 85 % des membres-usagers sont des personnes âgées. Selon le directeur, la coopérative a d’ailleurs réellement ressenti une accélération du vieillissement de la clientèle depuis les dernières années.
Selon les données du recommencement de 2006 et 2016, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans a presque doublé en dix ans, passant de 11 005 en 2006 à 19 095 en 2016. Les aînés représentaient alors 15 % de la population totale de la région. Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est, qui dessert les territoires de la Vallée-du-Richelieu, Sorel-Tracy, Saint-Hyacinthe et Longueuil, estimait d’ailleurs en 2015 que le poids démographique de cette tranche d’âge devrait plus que doubler d’ici 2036.
Cet accroissement de la population âgée a d’ailleurs eu son impact sur les services qu’offre la coopérative. «Les besoins sont de plus en plus personnalisés, et beaucoup plus pour de l’aide à la personne, note M. Curadeau. Il y a de l’entretien ménager, mais en même temps, l’entretien ménager vient de plus en plus en aide à des personnes en perte d’autonomie ou fatiguées.»
Pour s’adapter à la réalité des prochaines années, le directeur évoque la possibilité de diversifier l’offre de service de la coopérative, sans toutefois en dire davantage. «Comme les gens restent plus longtemps à la maison, il faut être capable de répondre à plus de besoins. En même temps, ça ne veut pas dire qu’il faut qu’on réponde à tous les besoins, mais d’être capable de répondre à des besoins importants.»
À travers la tempête
La Coopérative a encaissé un coup dur il y a trois ans, quand une ex-employée a floué l’organisme pour un montant de 170 000 $. La fraude avait même poussé la compagnie à se mettre sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Le directeur général assure aujourd’hui que la coopérative a réussi à se retrouver une santé financière. La coopérative souhaite maintenant rebâtir sa base et son esprit de communauté. L’entreprise souhaite aussi travailler sur le recrutement et la rétention d’employés.