Surnommé par les officines « White Lion » (Lion blanc) – un clin d’œil à son signe astrologique – Lainesse reconnaît qu’il n’était pas un cadeau sur les bancs d’école. Il s’est mis à avoir de bonnes notes dès le troisième secondaire où il s’est inscrit au programme sport-études en hockey. « Le sport m’a permis de canaliser mes énergies et d’être moins tannant », souligne Yohan Lainesse.
Ce dernier a toutefois quitté le sport-études pour terminer son secondaire au programme régulier. « J’ai eu une passe d’adolescence où j’ai décidé d’aller travailler en restauration jusqu’à ce que je découvre que la vie de nuit n’était pas pour moi. […] Je suis allé ensuite prendre des certifications pour devenir entraîneur de conditionnement. Ça fait huit ans que je gagne ma vie en tant qu’entraîneur. J’ai délaissé le créneau de conditionnement pour me concentrer sur le kickboxing et le jiu-jitsu. »
Du hockey aux combats ultimes
Yohan Lainesse a essayé plusieurs disciplines sportives dans sa jeunesse, notamment le taekwondo. Mais à l’adolescence, son sport de prédilection était le hockey. À la fin de son parcours de hockey mineur, il laissait tomber souvent les gants pour se battre. Il affirme qu’il était loin d’être un goon, mais qu’il voulait simplement protéger ses coéquipiers. « À 18 ans, j’étais tanné de jouer au hockey. J’ai décidé de me lancer vers les sports de combat. »
Au départ, Lainesse s’est mis à faire de la boxe dans un gymnase de Longueuil. Il a commencé à essayer les arts martiaux mixtes vers 22 ans au défunt Prostar de Mont-Saint-Hilaire. Il a vite eu le goût de livrer des combats amateurs. Il a fait néanmoins une grossière erreur en négligeant les tactiques de combat au sol.
« Je ne voulais rien savoir du jiu-jitsu. Je ne voulais que me battre debout. Je me suis fait avoir à mon propre jeu. J’ai perdu mon premier combat amateur par soumission au deuxième round. J’avais laissé toutes mes énergies au premier assaut. Plusieurs personnes étaient venues me voir, c’était donc humiliant pour moi. Mais cela a été une bonne leçon d’orgueil. »
Après sa défaite, il est allé consulter le spécialiste du jiu-jitsu Lee Villeneuve et une collaboration est née entre les deux hommes, qui dirigent ensemble un centre d’entraînement de sports de combat à Saint-Mathieu-de-Beloeil.
« J’ai enchaîné plusieurs victoires par la suite dans les amateurs en plus de faire deux combats de kickboxing. Et j’ai maintenant une fiche parfaite de trois victoires en autant de sorties chez les professionnels. »
Les plus hauts sommets
Lainesse a fait ses débuts professionnels le 2 août 2018 pour l’organisation québécoise TKO où il a disputé deux autres combats par la suite. Le combattant de 27 ans est monté dans la cage pour la dernière fois le 11 avril 2019. Sa longue période d’inactivité s’explique notamment par les difficultés personnelles et financières de son promoteur Stéphane Patry. Lainesse devait finalement se battre aux États-Unis en mars, mais la COVID-19 a forcé l’annulation du duel. Il est toutefois en sérieux pourparlers pour renouer avec l’action le 13 juillet au New Jersey.
Il a bien hâte de pouvoir se battre pour poursuivre sa marche vers les plus hauts sommets. « J’ai encore une grande courbe d’apprentissage à suivre. J’estime avoir besoin de trois autres combats avant d’aller cogner aux portes de l’UFC. C’est un rêve possible quand je pense que je me suis déjà entraîné aux mêmes endroits où se trouvaient Georges St-Pierre et Charles Jourdain. »