Il y a longtemps que Jocelyn Fiset s’intéresse à l’art actuel et à l’organisation d’événements impliquant des artistes de l’international. C’est dans cet esprit qu’il a créé son propre OBNL qui a été à son apogée dans la première moitié des années 2000, notamment avec une étroite collaboration avec Arts Station.
« ADN, c’est seulement ma personne, mais dans chaque projet, je trouvais des personnes qui voulaient embarquer avec moi. Je connaissais bien Jérémie Boudreault à Arts Station et ça a fonctionné pendant quelques années où je trouvais des artistes multidisciplinaires et expérimentaux et je les faisais venir à Mont-Saint-Hilaire. Je n’ai jamais pu leur payer leur billet d’avion, mais dès qu’ils mettaient le pied ici, ils étaient logés, nourris et recevaient un cachet. Ils étaient bien traités! », raconte Jocelyn Fiset. Ses contacts lui ont aussi permis d’être lui-même invité à performer dans le cadre de divers projets à l’international. Au moment de l’entrevue, il revenait d’ailleurs tout récemment de Prague, où il a participé à un projet d’exposition collective.
Il a pourtant délaissé ADN pendant plusieurs années pour concentrer ses énergies au centre d’artistes Grave, à Victoriaville, où il a été directeur pendant une dizaine d’années. C’est donc un retour aux sources pour Jocelyn Fiset, qui souhaite « partager ses acquis de gestionnaire culturel afin de contribuer au développement des ressources culturelles ainsi que du capital artistique » de sa propre région.
Chasse aux œuvres
Et c’est à travers la Chasse aux œuvres, initiative de la MRC de La Vallée-du-Richelieu, que le retour de l’organisme s’est concrétisé. Et c’est une expérience que Jocelyn Fiset a bien appréciée. « Je ne peins plus depuis des années, mais j’ai fait une exception pour cet événement, qui était super agréable! C’était un gros défi pour la MRC d’inviter quatre groupes de quatre artistes chacun et de les amener à fournir 25 œuvres en peu de temps à distribuer, mais c’était bien organisé. Pour former mon équipe, ce n’est pas n’importe quel artiste qui pouvait s’adapter à la réalité de la création en direct. Moi, je l’ai fait pendant des années, j’ai l’habitude du public. Jérémie Boudreault a cette expérience aussi. Orniartho (Stéphane Leblanc) est le type parfait pour de genre d’événement. Et Samuel Jacques-Charbonneau, je trouvais intéressant ce qu’il faisait et je voulais l’initier à l’art en direct avec nous », soutient l’artiste.
Et la magie a opéré pendant les moments alloués à la création, assure Jocelyn Fiset. « Pour la création de nos 25 œuvres, la plupart des membres de l’équipe avaient envie de faire leurs propres œuvres, mais on s’est donné la permission de toucher aux œuvres des autres. On a eu beaucoup de fun à créer en toute liberté et on s’est bien amusés à se lancer des piques pendant qu’on travaillait sérieusement. » Il espère voir de nouveau un événement comme celui-ci dans le futur, qui stimule la créativité des artistes et rend leur art accessible au grand public.
Ce printemps, ADN a participé à la Chasse aux œuvres organisée par la MRC de La Vallée-du-Richelieu. Pour l’occasion, Jocelyn Fiset (deuxième à gauche) s’est entouré des artistes Stéphane Leblanc, alias Orniartho, Jérémie Boudeault et Samuel Jacques-Charbonneau pour créer ensemble 25 toiles de petit format qui ont encore été dispersées dans la région.
Photo Patrick Deslandes
Autres projets à venir
Les projets se multiplient pour Jocelyn Fiset et ADN, dont des collaborations qui se dessinent avec différents organismes de la région de même qu’un ambitieux projet d’essai sur l’art au temps des changements climatiques. Des annonces plus précises sur l’évolution de ses projets devraient suivre dans les prochains mois, assure-t-il. « ADN a un bon passé et il reprend tranquillement du service », laisse-t-il entendre en conclusion.
