L’Œil Régional a lancé la même invitation aux candidats des quatre principaux partis politiques de Borduas; ils devaient, en une heure, nous en faire connaître un peu plus sur la personne derrière le candidat. Les candidats étaient libres de choisir l’endroit, le moment et le sujet qu’ils souhaitaient aborder, à condition de mettre la politique de côté. Le jumelage entre les candidats et les journalistes a été fait au hasard.
D’aussi loin qu’il se souvienne, M. Nichols a toujours travaillé dans le domaine de l’agriculture. Il a mis l’épaule à la roue bien avant d’avoir atteint la majorité. «Quand j’avais 6 ou 7 ans, je venais faire un petit tour à l’étable. Je ne travaillais pas aussi fort qu’aujourd’hui, mais j’aidais. Tranquillement, on s’est mis à en faire un petit peu plus. Un soir, je me souviens, mon oncle et mon père n’arrivaient pas, mais c’était l’heure de la traite. Vu qu’il n’y avait personne, j’ai commencé à installer les trayeuses et à tirer les vaches.»
M. Nichols adore son métier, mais la fatigue l’amène parfois à reconsidérer sa carrière. Il doit être présent sur la ferme sept jours sur sept et se lever vers 4h30 en période de récoltes.
Le candidat consacre environ 2h de son temps pour nourrir et tirer ses vaches par moment de traite pour assurer une production quotidienne de 1500 litres de lait. Il sait qu’il devra reconsidérer son rôle sur la ferme s’il remporte les élections. Mais la remise en question finit toujours par se dissiper. «L’hiver, c’est plus tranquille. J’ai le temps de faire ce que je veux, ce que d’autres n’ont pas», ajoute l’agriculteur.
Il aurait aussi de la difficulté à se priver de lait fraîchement tiré, un lait beaucoup plus riche que celui que l’on retrouve en magasin. Il en achète d’ailleurs rarement dans les épiceries ou les dépanneurs.
Entre tradition et modernité
Martin Nichols travaille encore à l’ancienne. Il distribue la moulée et le foin manuellement et installe lui-même les trayeuses. Sa ferme contient environ 58 têtes. M. Nichols et son frère laissent leurs animaux se promener à l’extérieur, un fait rare, dit-il.
L’agriculteur a déjà songé à se spécialiser dans la production biologique, mais il estimait que c’était trop complexe et couteux pour l’instant. Ses idées d’agrandissement de la ferme ont également été mises sur la glace. M. Nichols, qui s’est fait connaître pour avoir défendu la gestion de l’offre durant la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada, estime être en période de transition. Son oncle et son père donnent encore un précieux coup de main. Son père s’occupe de labourer les champs et il est hors de question qu’une autre personne assume cette tâche.
«Nous sommes dans une période où deux visions de l’agriculture se confrontent. Nous ne pouvons pas tout bouleverser du jour au lendemain. Nos parents sont encore ici. Si je les bouscule trop, ce soutien va peut-être disparaître, mais on a besoin de cette aide. On va y aller tranquillement pour changer les choses.»
Éducation, électronique et musique
Quand Martin Nichols ne parle pas d’agriculture, il discute notamment d’éducation, étant père de trois enfants et commissaire à la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe.
Dans ses temps libres, il se passionne pour les jeux vidéo et l’électronique. Lorsqu’il a découvert le Raspberry, un mini-ordinateur contenu sur une carte électronique, il s’est mis à « patenter» quelques trucs. «Je peux mettre là-dessus des capteurs ou un thermomètre. J’ai su qu’un agriculteur dans l’Ouest canadien avait conçu un système pour faire fonctionner son tracteur de façon autonome. C’est fort, mais je ne suis pas rendu là, a-t-il ajouté. En jouant aux jeux vidéo, je me suis mis à faire de la recherche pour apprendre certains types de programmation et j’ai même fait des petits sites web.»
Martin Nichols joue aussi de la musique depuis sa tendre enfance. Au terme de son entretien avec L’Œil Régional, il s’est installé à son piano pour jouer des arrangements de musique de jeux vidéo.
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