26 avril 2023 - 07:00
Joaillière à Mont-Saint-Hilaire
Dans l’univers scintillant de Céline Boisjoli
Par: Olivier Dénommée
L’Hilairemontaise Céline Boisjoli crée des bijoux fait main dans son atelier de Mont-Saint-Hilaire, dont la plupart en argent. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

L’Hilairemontaise Céline Boisjoli crée des bijoux fait main dans son atelier de Mont-Saint-Hilaire, dont la plupart en argent. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Artiste dans l’âme, l’Hilairemontaise Céline Boisjoli a touché à plusieurs médiums avant de s’intéresser à la création de bijoux en 2006, une passion qui ne l’a plus quittée. Depuis plusieurs années, elle se consacre pleinement à son art, la joaillerie, et ses créations sont en demande un peu partout dans le monde. Elle souhaite maintenant se faire davantage connaître dans sa propre région.

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« Comme un peu tout le monde », Céline Boisjoli a commencé à créer ses bijoux en faisant des assemblages, mais c’est une formation sur la pâte d’argent qui a changé sa vie. « La pâte d’argent vient du Japon. C’est une matière recyclée des composantes de téléphones cellulaires et de caméras, qui devient comme de l’argile. Mais c’est à 99,9 % pur et c’est complètement différent de l’argent sterling. Ça a été une véritable révélation pour moi et je me suis tout de suite équipée pour travailler la pâte d’argent! » Ce matériau est vite devenu un incontournable dans plusieurs des bijoux qu’elle crée à la main, dans son atelier.

Depuis, elle vend ses créations en ligne à travers la planète, notamment via le site de son entreprise Carmin & Flint et sa boutique Etsy Trijoux, vendant une vingtaine de bijoux par semaine en moyenne. « Je vends beaucoup aux États-Unis, en Angleterre, jusqu’en Australie. Là où je fais le plus de ventes aux États-Unis, c’est au Texas… Les gens aiment acheter mes croix! » Quant à son entreprise, le nom n’est pas anodin, reconnaît la joaillière. « Le carmin fait référence à la pâte rouge servant à polir les bijoux et le flint est la pierre de silex servant à allumer un feu, le feu étant nécessaire pour faire de la joaillerie. Je voulais un nom qui se disait aussi bien en français qu’en anglais », soutient celle qui travaille en étroite collaboration avec son complice, son conjoint Jean-François Boileau, qui l’aide avec la mise en marché de ses nouvelles créations.

Céline Boisjoli aime beaucoup créer des bijoux en pâte d'argent, comme cette bague inspirée des îles hawaïennes sertie de zircons et d'une perle.Photo tirée du site Carmin & Flint

Céline Boisjoli aime beaucoup créer des bijoux en pâte d’argent, comme cette bague inspirée des îles hawaïennes sertie de zircons et d’une perle. Photo tirée du site Carmin & Flint

Bijoux organiques

Le plaisir de la joaillière envers son art est contagieux, elle qui décrirait son style comme « organique ». « Tous mes bijoux sont uniques, il n’y en aura jamais deux identiques. Une technique que j’utilise est de faire fondre de l’argent, puis le couler dans l’eau froide. Ça donne une forme surprise chaque fois et je la travaille ensuite. Et si je n’aime pas la forme, je recommence! » Une toute nouvelle collection de Carmin & Flint utilise aussi des perles baroques (des perles aux formes irrégulières). « La forme des perles convient très bien au style particulier de ses bijoux », note son conjoint.

« Au début, je faisais vraiment les bijoux à mon goût, mais j’ai appris à devenir plus à l’écoute de ce que les gens veulent. Sans délaisser mon côté artiste, je m’adapte à la clientèle. Je serais capable de faire des choses encore plus wild et rustiques, et ça me ferait plaisir d’aller dans cette avenue s’il y avait de la demande », lance l’Hilairemontaise. Elle prend aussi les commandes spéciales, précise-t-elle. « J’écoute ce qu’on me demande, mais je demande à mes clients de me laisser aller et, bien souvent, je vais au-delà de leurs attentes », assure-t-elle.

Encore un défi

Si les créations de Céline Boisjoli circulent autour du globe, son objectif est de continuer de se faire connaître dans sa propre région. Elle est notamment membre de la Route des Arts du Richelieu (RAR), qui lui permet de faire de belles rencontres, autant auprès des autres artistes que du public qui la découvre à l’occasion des week-ends portes ouvertes. « Étant la seule joaillière dans la Route des Arts, les gens qui sont intéressés viennent souvent me voir. » En plus des activités à la RAR, elle organise aussi des portes ouvertes, dont une le samedi 6 mai, de 10 h à 16 h. « J’espère y faire de nouvelles rencontres. Mes voisins immédiats savent ce que je fais, mais la plupart des résidents du quartier ne me connaissent pas encore. […] Mon message, c’est qu’il y a quelqu’un dans le secteur qui fait quelque chose de différent et qui mérite au moins d’être visité », soutient-elle.

Son souhait est donc de continuer de se faire découvrir dans la Vallée-du-Richelieu et d’éduquer les gens sur la valeur réelle des bijoux qu’ils achètent. « Ça peut me prendre deux jours de travail sur un seul bijou. Les gens ne sont pas conscients du coût et du temps que cela prend. […] Les gens sont souvent attirés par ce qui n’est pas cher, mais c’est rarement de la qualité, alors que moi, je vends souvent mes bijoux au même prix que ce qui est fait en Chine, mais avec de l’argent pur. Il y a encore beaucoup d’éducation à faire sur ce plan. »

Ateliers offerts

Toujours dans l’esprit de démocratiser la joaillerie et la pâte d’argent, Céline Boisjoli offre aussi des ateliers de confection de bijoux dans son atelier pour des petits groupes de deux à cinq personnes. « En deux ou trois heures, c’est possible de créer un beau pendentif en pâte d’argent. Jamais les gens qui suivent l’atelier ne pouvaient se douter qu’ils étaient capables de faire ça! […] Je trouve fascinant moi-même de voir ce que les gens qui n’ont jamais fait ça arrivent à créer! » Même les hommes y trouvent leur compte, assure-t-elle.

Cet atelier a même changé la vie d’un couple, alors que la femme a fait une surprise à son conjoint en l’amenant à l’activité pendant laquelle ils ont confectionné un jonc. « L’homme a tellement aimé ça qu’il est revenu pour faire un deuxième jonc et il a demandé sa conjointe en mariage alors qu’il n’avait aucune intention de se marier avant », relate Céline Boisjoli, tout sourire. Elle se souvient aussi d’une jeune fille d’environ 8 ans qui était passionnée de bijoux et a suivi l’atelier avec un niveau de concentration que bien des adultes n’ont pas, même si elle ne recommande pas cette activité à un jeune de moins de 10 ans.

Plus de détails sur les ateliers et sur les bijoux confectionnés par Céline Boisjoli sur le site carminflint.com/fr.

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