Il y avait auparavant des garçons au club pour les groupes des tout-petits, mais ils devaient être référés vers d’autres organisations dès l’âge de cinq ans, car le Club Arabesque n’avait pas les installations requises. « C’était plate de devoir sacrifier du talent et de l’envoyer à l’autre bout de la Rive-Sud. Là, on va pouvoir développer ça chez nous », commente l’entraîneuse Annie Michaud.
En effet, contrairement à plusieurs autres sports, il y a des différences majeures entre la gymnastique féminine et masculine. Aux Jeux olympiques et championnats du monde, les hommes s’exercent sur six appareils et les femmes sur quatre, et ils n’ont que deux appareils en commun, soit le sol et la table de saut.
Le Club Arabesque a pu acquérir dernièrement des barres parallèles grâce à une subvention de 3500 $ du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur dans le cadre d’un programme d’aide aux initiatives favorisant la pratique d’activité physique.
« On veut éventuellement ajouter des anneaux, mais ce n’est pas une discipline qui embarque en compétition avant le niveau provincial, explique Mme Michaud. On avait déjà une barre fixe qui servait aux filles, et là, ça va être une barre de gars. Pour le cheval d’arçons, ça arrive aussi plus tard en compétition, et on peut toujours utiliser ce qu’on appelle un champignon et y mettre des arçons. »
Le Club Arabesque aimerait bien former dès janvier deux groupes de 12 gymnastes chacun, un chez les 5 ans et un autre chez les 7 ans. Outre Belœil, l’organisation dessert aussi les villes de McMasterville, Mont-Saint-Hilaire, Otterburn Park, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Mathieu-de-Beloeil. « Nous n’irons pas recruter des garçons qui font déjà de la compétition dans d’autres clubs. Nous voulons créer notre propre relève », renchérit Annie Michaud.
Cette dernière a bon espoir que toutes les places disponibles en gymnastique masculine seront comblées. Elle ne craint pas non plus que ce sport souffre encore de préjugés. « Nous sommes dans une ère où on est prêt à essayer et à accepter plein de choses. Nous n’aurons pas de difficulté à recruter des petits gars de cinq ans. Quand on entre dans un environnement comme ici, on a juste le goût de faire des pirouettes et des acrobaties. »
Quand Annie Michaud est arrivée en poste en janvier 2018, elle estimait qu’elle avait entre les mains un beau club à développer. « Je ne savais pas encore comment à ce moment-là. Et après, j’ai commencé à travailler sur le projet de la gymnastique masculine. Ça faisait un an qu’on planchait là-dessus. »
Notons que le Club Arabesque accueillera la première compétition régionale de la saison les 30 novembre et 1er décembre.