10 février 2025 - 05:00
Otterburn Park
Décès de l’ancien maire Pierre Beauregard
Par: Vincent Guilbault
Pierre Beauregard. Photo gracieuseté

Pierre Beauregard. Photo gracieuseté

L’ancien maire d’Otterburn Park, Pierre Beauregard, est décédé le 30 janvier dernier à l’âge de 74 ans. Il est décédé des suites d’un cancer très agressif, a souligné la famille à L’ŒIL. Pierre Beauregard a habité à Otterburn Park pendant 49 ans.

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La Ville d’Otterburn Park a mis son drapeau en berne jusqu’au jour des funérailles, le 15 février prochain. « C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de M. Pierre Beauregard, ancien maire d’Otterburn Park. Son engagement et son dévouement envers notre communauté ont marqué notre histoire collective. Au nom du conseil municipal et de la Ville, je souhaite rendre hommage à son parcours et à son apport significatif à notre ville. Nos pensées accompagnent sa famille, ses proches et tous ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer », a déclaré la mairesse Mélanie Villeneuve.

Urbaniste de formation et employé de la Société d’habitation du Québec, M. Beauregard a été élu conseiller municipal en 1985, puis a brigué la mairie avec succès en 1989. Il aura réalisé un seul mandat comme maire avant d’être battu aux élections suivantes par la mairesse Andrée Garon en 1993.

« Mon père avait été dérangé par la construction d’un immeuble multilogement au bas de la rue Hillside, dans un quartier essentiellement constitué de maisons unifamiliales. Il ne comprenait pas comment cela pouvait être possible », explique son fils, Frédéric Beauregard.

C’est le maire Marcel Lacoste, alors maire d’Otterburn Park, qui avait invité M. Beauregard à se présenter pour siéger au conseil.

Frédéric Beauregard affirme que son père a aidé la ville à garder son côté champêtre. « À cette époque, il était possible de construire à peu près n’importe quoi, n’importe où. Il y avait peu de règlements d’urbanisme. Mon père a contribué à maintenir le caractère champêtre de la municipalité en mettant en place plusieurs règlements d’urbanisme, dont celui qui oblige les promoteurs immobiliers à réserver 10 % des projets pour des espaces verts. Il a également embauché le premier directeur général de la Ville afin de mettre en œuvre les décisions du conseil. »

« À peine deux jours avant son décès, mon père parlait encore de son expérience en politique municipale. Bien que cela ait été parfois difficile, il demeurait très fier de ce qu’il a fait, convaincu d’avoir servi ses concitoyens de façon engagée et honnête. »

Serein

Lise Haché, qui a travaillé pendant plus de 29 ans à la Ville à titre d’assistante au greffe, n’avait que de bons mots pour parler du disparu. Même après le départ de M. Beauregard de la politique, Mme Haché a gardé contact avec lui. « J’ai perdu un bon ami. On se voyait environ une fois par an. À la fin, j’ai eu la chance de lui parler et il était serein devant la mort. »

Mme Haché décrit M. Beauregard comme un « gentleman », une « belle personne » intègre et attachée à sa ville. Elle se souvient que son mandat à la mairie a été marqué par un conseil municipal avec certaines dissensions et que son passage n’aura pas été facile.

L’ancienne mairesse Andrée Garon, pour qui M. Beauregard a d’abord été un collègue, puis ensuite un ami, reconnaît aussi que le maire a connu un mandat houleux. « Il s’agit d’un mandat très agité, avec deux conseillers élus sous la bannière verte et un groupe de pression environnementale très actif. Le contexte de développement très rapide de la construction imposait ou suggérait une approche qui ne faisait pas l’unanimité : différents règlements concernant le zonage, la dimension des terrains, l’autorisation de constructions multifamiliales, etc. Il a toujours été préoccupé d’apporter le meilleur service de la meilleure manière et n’a pas hésité à inscrire Otterburn Park dans la démarche des regroupements à l’échelle régionale qui se multipliaient alors, dans une approche de saine gestion pour l’amélioration de la qualité de vie et des services. »

Pour le monde municipal, dit-elle, cette période en était une d’ébullition et de rudes discussions. « Pour Otterburn Park, c’était une période de croissance exceptionnelle qui apportait une série de défis auxquels [Pierre] a apporté des réponses positives et fort utiles pour ses citoyens. »

Mme Garon, qui était conseillère municipale à l’époque, s’est présentée contre son collègue en 1993 et a remporté la mairie. Les deux amis avaient des désaccords sur leurs approches administratives, dit-elle au téléphone, mais rien en lien avec leurs valeurs profondes. « Il y a quand même eu un froid entre nous deux pendant quelques mois », dit-elle avec le sourire dans la voix.

Mme Garon décrit son ami comme un homme sensible à l’environnement, un travailleur infatigable, un collègue de travail très agréable et un homme de valeurs, valeurs qu’il pouvait défendre avec conviction. « Il était sensible, curieux, partageait ses expériences avec générosité, faisait plus qu’aimer jardiner, peignait avec talent et avait même entrepris d’apprendre le piano », ajoute-t-elle.

La famille recevra les condoléances au Salon funéraire Demers de Belœil le 15 février, de 13 h à 16 h.

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