Enfin chez moi a été créé en 2022 par des parents d’adultes vivant avec certaines limitations, désirant que leurs enfants puissent vivre dans un logement supervisé dans la région. Inspiré par ce qui se fait dans d’autres villes comme Shawinigan ou Salaberry-de-Valleyfield, l’organisme veut fournir un milieu de vie stable et permanent à des adultes à besoins particuliers afin d’offrir une certaine tranquillité d’esprit aux parents vieillissants. C’est dans cet esprit qu’il a présenté dans les derniers mois un projet à la Ville de Belœil pour la construction d’un immeuble de dix logements autonomes sur la rue Saint-Jean-Baptiste, lui demandant un appui formel afin de pouvoir éventuellement toucher des subventions, dont celle du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ).
Notons que cette subvention exige une contribution municipale de base équivalente à au moins 40 % de la subvention de la Société d’habitation du Québec (SHQ), soit environ 730 600 $ pour ce projet estimé à 1 826 508 $. La Ville s’est engagée à verser la somme requise, qui doit par la suite être remboursée par le Fonds du logement social métropolitain de la Communauté métropolitaine de Montréal selon la résolution adoptée durant la séance ordinaire d’août dernier. En présentant le point, la mairesse Nadine Viau a salué les « solutions pour des gens capables d’être autonomes malgré une déficience légère » proposées par Enfin chez moi. Elle reconnaît toutefois que la première pelletée de terre ne sera pas pour demain. « Mais de savoir que des citoyens avec des besoins particuliers pourront avoir accès à un chez-eux, ça me rend fière », a-t-elle lancé, remerciant l’organisme pour cette initiative.
En plus de l’appui de la Ville, Enfin chez moi a obtenu celui du CISSSME et a bénéficié ces dernières semaines d’un montant de 25 000 $ du Fonds d’aide au développement du milieu de la Caisse Desjardins de Belœil–Mont-Saint-Hilaire en tant que lauréat de son appel de projets « La Communauté Desjardins en Action ». En entrevue avec L’ŒIL, Manon Morin et Jocelyne Auger, d’Enfin chez moi, ont précisé que l’appui de la Ville de même que celui du CISSS étaient nécessaires pour éventuellement réaliser leur projet. Mais, malgré cela, il est encore impossible de savoir à ce stade quand il pourra se réaliser alors qu’il n’y a actuellement pas d’argent pour un tel projet dans le PHAQ. « On sait que le projet a sa place dans la région, mais que ça peut être très long, note Manon Morin. À Valleyfield par exemple, ça a pris 13 ans avant que ça se réalise! »
Ainsi, tant qu’il ne sait pas quand des sous reviendront dans le PHAQ, il est impossible pour Enfin chez moi de prédire quand il pourra espérer ouvrir ses logements supervisés. « Les gens avec des déficiences légères sont la clientèle oubliée du gouvernement, malheureusement. On sait que notre projet est réalisable et on n’a pas l’intention d’abandonner », insistent les deux membres du comité.
Il est possible de contacter Enfin chez moi à l’adresse projetenfinchezmoi@gmail.com.