3 août 2022 - 07:00
Des automobilistes enfreignent toujours la règle du corridor de sécurité
Par: Denis Bélanger
Le surveillant routier Daniel Cadieux effectue quotidiennement une vingtaine d’interventions sur le réseau routier.
Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Le surveillant routier Daniel Cadieux effectue quotidiennement une vingtaine d’interventions sur le réseau routier. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Beaucoup d’automobilistes ne respectent pas encore le corridor de sécurité sur les routes, a pu constater L’Œil Régional lors d’une simulation de panne effectuée par un surveillant routier de Transport Québec.

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Instauré il y a dix ans, le corridor de sécurité s’applique lorsqu’un véhicule d’urgence, une dépanneuse ou un véhicule muni d’une flèche jaune est immobilisé sur un chemin public avec une flèche, des gyrophares ou des feux clignotants actionnés. À la vue du véhicule immobilisé, les conducteurs doivent changer de voie de façon sécuritaire. Quand ce n’est pas possible, les véhicules doivent ralentir suffisamment.

« C’est important de laisser la voie libre le plus possible pour que l’intervenant sur la route puisse être hors de danger. Je peux être arrêté pour ramasser des panneaux sur la route. Si le panneau part au vent et que je dois aller le récupérer sur la chaussée, c’est dangereux si la voie n’est pas libre », souligne le surveillant routier Daniel Cadieux, qui vit des situations à risque lors de chaque journée de travail.

Plusieurs automobilistes n’ont pas changé de voie durant la simulation de panne sur l’autoroute 20, en direction Est, à la hauteur de Saint-Mathieu-de-Belœil.
Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Un sur deux

Pour les fins de la simulation, une employée du ministère des Transports du Québec a immobilisé son véhicule, en laissant les clignotants allumés, en bordure de l’autoroute 20 en direction est à la hauteur de Saint-Mathieu-de-Belœil. La grande majorité des véhicules circulant dans le secteur n’ont pas changé de voie en voyant la voiture immobilisée. « Ce n’est pas obligé par la loi, mais c’est une pratique dictée par le gros bon sens », ajoute M. Cadieux. « Il est important dans cette situation de demeurer vigilant et d’adapter sa conduite au besoin », renchérit la porte-parole du MTQ Karine Abdel, qui a participé à la simulation dans le rôle de la conductrice en panne.

Les automobilistes ont changé de voie dès que le camion de surveillance routière est arrivé et a allumé la flèche clignotante. La circulation s’est mise toutefois à ralentir à un certain moment pendant l’exercice sur l’autoroute Jean-Lesage et les automobilistes ont ralenti plutôt que de changer de voie. « Dans ce cas-ci, je dirais qu’environ 50 % des gens ont respecté les règles. Il reste encore beaucoup de travail à faire, maintient Daniel Cadieux. Pour ce cas-ci, la voiture était immobilisée sur le gazon, je pouvais donc aller parler à la conductrice du côté passager. Mais sur un pont, je suis obligé d’aller sur la voie et faire face à la circulation. »

Les usagers de la route qui ne se conforment pas à la règle du corridor de sécurité s’exposent à des amendes de 200 $ à 300 $ ainsi qu’à l’ajout de 4 points d’inaptitude à leur dossier. Le nombre d’infractions reliées au corridor de sécurité s’élevait à 1118 en 2020, soit le plus bas nombre depuis l’implantation de la règle en 2022. Notons toutefois que l’année 2020 a été marquée par le début de la pandémie et les déplacements ont été grandement limités durant le printemps en raison du confinement.

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