Les élèves avaient été invités notamment en raison de leur participation pendant l’année à une série d’ateliers Kino, un courant de cinéma de court métrage où les participants doivent monter un court métrage en suivant un thème et en respectant des consignes et des handicaps. Deux équipes d’Ozias-Leduc ont donc pris la route pour passer la fin de semaine du 18 au 21 mai à Baie-Comeau afin de préparer un court métrage sur le thème « Ce n’est pas la fin du monde ».
L’équipe féminine, composée de Clara Duarté-Gauthier, Abigaïl Rogestvensky, Rosalie Tanguay, Florence Deslandes et Léana Jean-Louis, a décidé de mettre en scène deux filles suicidaires dans leur film Apartée. Au niveau des contraintes, les filles ont dû filmer un personnage qui remettait un gâteau à un autre personnage et inclure des sous-titres au montage. « On a même dû redoubler des scènes parce que nous ne savions pas qu’on devait double cliquer sur le bouton pour le son, raconte Clara. À 4 h du matin, nous étions dans une salle de bain pour redoubler les sons! » Leur film s’est mérité le prix de la meilleure actrice et du grand prix du festival.
L’équipe de gars, composée de Christophe Caron, Cedric Beauregard et Émile Graveline, a conçu le film Exit, qui met en scène une secte où tout le monde se tue sauf un qui réalise que la fin n’est pas arrivée. « Comme contrainte, nous devions avoir un montage sportif, un peu à la Rocky, et avoir un personnage qui récite les paroles d’une chanson de La Chicane », relate Christophe. Leur film leur a permis de remporter le prix du meilleur acteur et de la meilleure direction photo.
Travail professionnel
« C’était vraiment bien organisé, explique Philippe Gendreau, enseignant en Éthique et média, qui a accompagné les jeunes à Baie-Comeau. Les jeunes ont reçu une valise avec un équipement professionnel fourni, dont un enregistreur Zoom, un micro et un stabilisateur pour le cellulaire [qui servait à filmer le film]. »
Les élèves disposaient d’une classe dans une école pour le montage et d’une autre pour dormir, même si les heures de sommeil se sont faites rares pour tous les participants.
Les réalisateurs en herbe ont aussi eu l’occasion de suivre des formations et des ateliers, en plus de rencontrer l’artiste visuel Catherine Arsenault et le réalisateur Patrice Laliberté, à qui l’on doit Jusqu’au déclin, le premier film québécois sur Netflix.
« Ce qui est impressionnant, relate M. Gendreau, c’est la vitesse à laquelle tout se fait : le thème fourni, les contraintes, puis la remise de l’équipement suivie du tournage, du montage, de la remise de la version finale au jury, puis le retour à Mont-Saint-Hilaire. » « C’est électrisant », dit l’enseignant, qui avoue en riant avoir mieux dormi que les élèves. « Et ça donne le goût d’y retourner l’année prochaine », conclut-il, si le festival revient pour une deuxième année.
Les films seront projetés lors du festival de court métrage Prends ça court.