Le martinet ramoneur, ce petit oiseau à l’allure d’un boomerang, niche dans les cheminées de brique ou de pierre. Cette espèce menacée a connu un déclin de près de 90 % de ses effectifs depuis 50 ans. Sur le territoire de la Région de biosphère du mont Saint-Hilaire (RBMSH), on connaît déjà quelques-unes des cheminées qu’il utilise, mais on en connaît moins sur ses sites de reproduction en milieu naturel.
Le premier coup d’envoi de ce grand projet a été donné en mai 2022. Avec l’aide des chercheurs du Zoo de Granby et d’Environnement et Changement climatique Canada, Connexion Nature a capturé des martinets ramoneurs afin de leur installer de petits émetteurs sur le dos. Ce fut tout un défi technique d’installer un filet de capture dans une cheminée, combiné aux manœuvres d’une nacelle à 60 pieds dans les airs et aux démaillages de cette espèce fragile. Au total, 21 émetteurs ont été installés.
De début juillet à la mi-août 2022, à l’aide de quatre antennes installées à différents endroits sur le territoire ainsi qu’à des antennes portatives, les employés de Connexion Nature ont tenté de découvrir les endroits de niche de cette espèce en péril. Des 21 émetteurs posés, 15 individus (71 %) ont quitté le territoire suivant leur capture, dont deux individus (10 %) ont continué leur migration jusqu’à Lac-Édouard, une municipalité de la région de La Tuque, où se trouve une autre station de recherche depuis 2018. Six individus (29 %) sont restés dans le territoire de la Région de biosphère du mont Saint-Hilaire.
Les résultats obtenus pour cette première année d’inventaire ont permis d’orienter les recherches pour les prochaines années. Parmi les grandes découvertes de l’inventaire 2022, un érable à sucre situé sur le mont Saint-Hilaire a été identifié comme site potentiel de repos pour l’espèce.
Connexion Nature continue les efforts de recherche en 2023. Ainsi, l’organisme souhaite augmenter le nombre d’émetteurs installés afin d’augmenter les chances de détections de nouveaux sites de nidification. De plus, les recherches couvriront un plus grand territoire afin d’inclure la recherche de nids dans les corridors forestiers de la Région de biosphère du mont Saint-Hilaire.